Inscrivez-vous gratuitement à la Newsletter BFM Business
Le nouveau couple Altiris-Symantec pourrait marquer le couronnement de l'intégration de la sécurité à la gestion de parcs. A condition de gommer les redondances dans les gammes.
Moins créateur que prédateur, Symantec n'a, une fois de plus, pas failli à sa réputation. L'acquisition d'Altiris en fin janvier, pour un montant de 830 millions de dollars, est révélatrice. Elle finalise la tendance au rapprochement
des éditeurs de la gestion de parcs de ceux de la gestion de la sécurité. John Thompson, CEO de Symantec, justifie ce rachat : ' Le plus sécurisé des postes de travail est celui que l'on sait le mieux
administrer. ' Comprenez celui dont on assure la totalité du cycle de vie : la configuration, le déploiement, l'administration (help desk), et la gestion des correctifs et des vulnérabilités. Et Altiris apporte
l'ensemble de ces fonctions à Symantec.Le spécialiste de la gestion des actifs informatiques avait glissé vers la sécurité en achetant Pedestal en 2005. Il s'adjugeait ainsi des fonctions d'audit des vulnérabilités. Celles-ci profiteront peu à Symantec, déjà bien pourvu en
la matière. Ce dernier dispose d'ailleurs également de quelques briques de gestion de ressources informatiques, notamment Ghost Solution Suite (création d'images et migration des systèmes d'exploitation) et Livestate Delivery (déploiement des
systèmes d'exploitation et des applications). Symantec a souhaité aller plus loin. La stratégie orientée contrôle d'accès au réseau (Network Access Control ou NAC), qu'il a adoptée, réclame, en effet, d'aller vite.
De nombreuses zones de recouvrement
L'enjeu de l'éditeur de sécurité est de garder la mainmise sur la protection des systèmes d'extrémité - ' endpoint ' en anglais -, poste client en tête. Ce qui inclut le contrôle de
conformité. Une ambition que lui disputent de nombreux rivaux, de Microsoft à Cisco. Or, la mise en place d'une stratégie de contrôle d'accès au réseau exige la connaissance fine du poste client après audit. En intégrant les produits d'Altiris à sa
gamme, Symantec peut faire d'une pierre deux coups. D'une part, renforcer son offre NAC - une démarche essentielle pour l'éditeur - en disposant de plusieurs outils pour recenser et auditer les ressources d'un réseau. D'autre part, couper l'herbe
sous le pied de Cisco. Altiris est, en effet, un partenaire technologique de l'équipementier. Il lui apporte une technologie d'audit sans agent des postes de travail, désormais sous la coupe de Symantec.Reste à voir comment l'intégration des produits sera menée. C'est la grande inconnue, car les zones de recouvrement entre les produits d'Altiris et de Symantec sont nombreuses. Avec Sygate, racheté en août 2005, puis Whole Security,
repris en septembre de la même année, et enfin Bindview, racheté en octobre, Symantec disposait déjà de quoi bâtir une solution complète de contrôle de la configuration des postes clients. Et après Bindview et Whole Security, la technologie (sans
agent) d'Altiris devient la troisième du genre au catalogue de Symantec. En attendant, annoncée en mai 2006, la technologie Hamlet, comportant un agent de contrôle de conformité et de protection du poste client, n'a toujours pas pointé le bout de
son nez.redaction@01informatique.presse.fr
Votre opinion