Réagissez à la pénurie d'adresses IPv4
Pierre Augros, responsable du développement chez Rezopole (Lyonix), intervenant sur la conférence Dynamic Tour Alcatel-Lucent
Quel est le rôle de Rezopole en région Lyonnaise ?Pierre Augros : Rezopole est une association à but non lucratif, activement soutenue par la région Rhône-Alpes et par le Grand Lyon, qui s'est donné pour mission d'améliorer le réseau internet très haut débit en local. Elle répond aux besoins de développement des territoires en matière de TIC (technologies de l'information et de la communication), en mettant à leur disposition des infrastructures réseaux ainsi que des services connexes destinés à optimiser la rapidité et la fiabilité du trafic internet local. Rezopole anime aussi la filière télécoms, et à ce titre organise régulièrement des événements auxquels participent les principaux acteurs locaux des TIC (opérateurs, SSII, intégrateurs, clients finals, etc.). Rezopole gère les relations avec le Réseau IP européen (RIPE) pour fournir à qui le demande des numéros d'ASN (Autonomus System Number) et des adresses IP publiques.Pourquoi alerter aujourd'hui les sociétés sur la pénurie d'adresses IPv4 ?PA : Annoncée depuis plus d'un an, cette pénurie commence à se faire sentir. On estime aujourd'hui que le RIPE ne pourra plus fournir d'adresses IPv4 d'ici à la fin de l'année. Les entreprises qui ont des projets de développement sur le web nécessitant l'acquisition d'adresses publiques peuvent donc voir ces projets freinés, voire compromis. Le RIPE distribuant le solde selon la bonne règle du premier arrivé, premier servi, il devient urgent de formuler la demande.Pourquoi et comment doivent-elles réagir ?PA : Dans le cas où la demande ne peut être acceptée, les sociétés seront réduites à acquérir des adresses IPv6. Il faudra alors mettre en œuvre des méthodes d'encapsulation d'adresses v6 dans des trames v4, qui nécessiteront un traitement en temps réel des paquets, et un ajout à la latence. De plus, implémenter l'IPv6 implique deux prérequis importants : vérifier la compatibilité des équipements, les mettre à jour ou les changer, si besoin ; et s'assurer des compétences des équipes internes sur ce nouveau protocole. On s'attend donc à vivre des moments assez agités dans les entreprises, à cause de la mise en place de cette migration. Et cela devrait durer quelques années.
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