Recettes publicitaires : la presse papier s’effondre face à l'Internet fixe et mobile

En 2013, les médias français ont encore subi la révolution numérique. Alors que les recettes publicitaires progressent sur mobile et Internet, elles s'effondrent sur la presse papier gratuite ou payante.
Quels que soient les formats, la périodicité et le modèle économique (payant ou gratuit), les annonceurs fuient la presse papier. Selon les chiffres recueillis par l’Irep (Institut de recherches et d'études publicitaires) et France Pub, l’année 2013 a été catastrophique pour ce secteur. En 2013, les recettes publicitaires ont reculé de 8,4% à 2,94 milliards d'euros. Aucun segment n’a été épargné (voir encadré ci-dessous).
Le papier n’est pas la seule victime de cette mutation. Les recettes publicitaires de la télévision se montent à 3,22 milliards d'euros, en baisse de 3,5% en 2013, après -4,5% en 2012.
Au final, les recettes publicitaires des médias français ont baissé de 3,6% en 2013. Elles se sont établies à 13,3 milliards d'euros, un chiffre net qui reflète les recettes réelles des médias après négociations de prix entre annonceurs, agences et médias.
Pour Irep et France Pub, ces reculs d’abord sont le fruit « de profonds changements dans le secteur ». En 2013, le marché des médias est équivalent à celui de 2004 « alors que les annonceurs réorientent leurs dépenses vers des supports plus diversifiés avec le développement du numérique ».
Les grandes manoeuvres de la presse sur la toile
Sur mobile, les bannières (display) ont bondi de 55%, après +29% l'an dernier, pour atteindre 68 millions d'euros. Ce marché mobile est estimé à 218 millions si l'on inclut les recettes pub des liens sponsorisés sur les moteurs de recherche (search).
L'Internet fixe a progressé de 3,1% l'an dernier (+5% en 2012) et représente un montant de 1,67 milliard pour les liens sponsorisés et 640 millions pour les bannières, qui sont, elles, en léger recul de 1%.
Cette situation a évidemment des répercussions sur l’avenir des journaux et magazines. Ces dernières semaines, le groupe Lagardère a annoncé la vente de dix titres parmi lesquels Psychologies, Auto-Moto, Be, ou encore Union et Première.
Le groupe réoriente sa stratégie avec le lancement d’une trentaine de chaînes YouTube en partenariat avec Melty. Elle compte aussi lancer une déclinaison TV de Virgin Radio sur l’ADSL.
Autre cas sérieux, celui de Libération. L’avenir du quotidien, qui a été le premier à lancer un site Internet en 1995, est gravement compromis. Pour sauver le titre, ses propriétaires imaginent une transformation en profondeur qui peut aller jusqu’à lancer un réseau social et un incubateur.
Enfin, Canal+ a entamé ses grandes manœuvres numériques en 2013. Après l’annonce en novembre de 16 chaines YouTube, elle vient d’entrer dans le capital de Studio Bagel, une autre chaîne YouTube, à hauteur de 60%.
En parallèle, comme l’a révélé BFM Business, la stratégie Internet de la chaîne cryptée va aussi consister à lancer son bouquet de chaînes sur Internet. Pour ce projet, Canal+ ne veut pas perdre de temps. Elle a déjà lancé un test pilote auprès de 10.000 clients.
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