Recrutement innovant : les trois tendances du moment

Réseaux sociaux, serious games, mobile? Ce 25 octobre, la rmsconf, organisée par Link Humans, a été l'occasion de faire le point sur les dernières tendances en matière de recrutement.
Les réseaux sociaux pour soigner sa marque employeur
77% des professionnels RH interrogés estiment que l’importance des réseaux sociaux professionnels va augmenter dans les cinq prochaines années, alors que le score est de 54% pour les autres médias sociaux (Facebook, Twitter). C’est l’un des enseignements de l’étude Ipsos, réalisée sur l’avenir du recrutement à l’ère du web 2.0, et présentée lors de la rmsconf. Les réseaux sociaux sont donc une vraie tendance de fond pour les entreprises. S’il est vrai qu’en termes de sourcing (recherche de candidats), ils n’offrent effectivement pas toujours de très bons rendements, ils restent un moyen intéressant de soigner son image employeur. Certains grands groupes comme Deloitte ou BNP Paribas ont déjà bâti de véritables stratégies pour attirer des candidats potentiels, et ces outils leur permettent d’attirer des profils plus pertinents puisqu’ils sont informés en amont sur leurs métiers. « Le mieux, c’est encore de leur laisser la possibilité d’échanger avec des salariés en poste », conseille Carole Sottel, responsable adjointe du recrutement chez BNP Paribas. Chez Deloitte, le rôle de ces « collaborateurs-ambassadeurs » est d’ailleurs jugé si stratégique que leur action est rémunérée. Avec l’expérience, d’autres entreprises modifient au fil de l’eau leur stratégie de recrutement sur les réseaux sociaux. « Utiliser des réseaux de type Twitter pour faire du recrutement pur n’était pas très efficace. Aujourd’hui, nous les utilisons essentiellement pour promouvoir notre marque employeur », explique Thibaud Brunet-Charpentier, Community Manager et responsable de la marque employeur de Disneyland Paris.

Les serious games pour faire connaître ses métiers
Bouygues Construction, L’Oréal, BNP Paribas..., de plus en plus d’entreprises s’essayent aux serious games. Pour preuve : rien que ce mois-ci, pas moins de quatre groupes (Safran, SFR, Danone et Allianz) ont lancé le leur. L’outil peut être utilisé de deux manières différentes. Dans un cas, il s’agit de faire découvrir les métiers de l’entreprise. « C’est pour cela qu’on a lancé Reveal, confirme Marie-Dominique Jacquet, directrice marque employeur de L’Oréal. Malgré la quantité de CV reçus chaque jour, nous n’attirions pas assez de bons profils sur les métiers de la vente ou de la logistique, moins connus que le marketing.» Dans l’autre, il s’agit plutôt de sélectionner les meilleurs profils. « C’est très efficace, puisque la plupart des personnes que nous avons recrutées via le Défi Construction occupent aujourd’hui des postes de haut niveau », explique Benoît Forest, responsable relations écoles et développement RH chez Bouygues Construction.
Le mobile, la prochaine révolution dans le recrutement ?
Si quelques entreprises se sont décidées à développer une version mobile de leur site carrière (Armée de terre, KPMG, etc.), voire une application dédiée (Orange Jobs, EDF Recrute, etc.), le nombre de recruteurs ayant investi ce terrain est encore très limité. Les DRH interrogés par Ipsos ne sont d’ailleurs que 13% à déclarer vouloir investir de l’argent dedans si on leur offrait un budget d’un million d’euros. « Il va pourtant bien falloir s’y mettre », affirme, catégorique, Antoine David, le PDG de Rue de l’emploi et Social City Media. Avec une population croissante de mobinautes (déjà 20 millions aujourd’hui), il y a en effet fort à parier que les rendements du mobile dépasseront bientôt ceux du web. « Par contre, il est préférable de n’investir dedans que progressivement car il va certainement y avoir d’autres innovations dans le secteur », précise Antoine David. Ce serait dommage de ne pas en profiter.
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