Inscrivez-vous gratuitement à la Newsletter BFM Business
La majorité des étudiants en informatique décrochent un contrat en moins de six mois et parfois avant même d'avoir obtenu leur diplôme. Les SSII sont leurs principaux recruteurs, mais les jeunes diplômés leur préfèrent toujours les grands groupes.
Les jeunes diplômés en informatique, typiquement dotés d'un bac + 5, n'ont pas de difficultés à décrocher leur premier emploi. Les entreprises se les disputent : “ Nous recevons quantité d'offres de stage de fin d'études, mais celles-ci restent insatisfaites, faute d'étudiants disponibles. Les propositions d'embauche sont très nombreuses. Ce sont souvent de véritables appels au secours ”, raconte Alain Ayache, directeur de l'INP-Enseeiht. Ainsi, il n'est pas rare que les étudiants signent un CDI avant d'obtenir leur diplôme. L'enquête annuelle de la Conférence des grandes écoles offre, à cet égard, quelques points de repère précieux pour connaître les proportions d'insertion des étudiants en informatique. Le taux net d'emploi (ratio des diplômés en activité sur l'ensemble de ceux qui se destinent au marché de l'emploi) s'élève à 94 % pour les élèves de l'Ensimag, alors qu'il n'atteint en moyenne que 76 % pour les écoles d'ingénieurs. A noter qu'il n'existe pas d'informations spécifiques à celles qui sont spécialisées en informatique, ou qui possèdent des options IT. Autres chiffres révélés par l'enquête, les étudiants de l'Ensimag recherchent en moyenne un emploi durant 0,9 mois. Et 60 % ont même signé leur premier contrat avant la fin de leurs études. L'Ensimag n'est pas un cas isolé. A l'Ensta Bretagne, les diplômés ont besoin d'un mois en moyenne pour trouver un emploi, 50 % sont embauchés avant la fin de leurs études et 95 % dans les six mois. La plupart du temps, les entreprises sont en quête de jeunes disposant d'une solide formation générale et très vite opérationnels lorsqu'ils intègrent l'entreprise. Les premiers recrutés sont ceux qui ont déjà géré des projets durant leur formation, et notamment dans un contexte international.
Les grands groupes font toujours rêver les étudiants
A faire leurs premières armes en SSII, ils sont 40 % issus de l'Ensimag, 34 % de l'Epita, ou encore 60 % des Mines d'Ales. Ils mènent ainsi des missions dans des secteurs variés (banque-assurance, aéronautique, automobile, etc.). “ Les SSII attirent nombre de nos étudiants, qui y débutent leur vie professionnelle. Les compétences dans les systèmes embarqués ou dans les ERP favorisent l'accès aux grandes industries (automobile, aéronautique, espace, etc.), alors que certaines technologies informatiques, telle l'informatique décisionnelle, sont prisées dans les domaines tertiaires ou les services ”, explique Gérard Sanpité, directeur général de l'Esiea. A l'INP-Enseeiht, plus de la moitié des élèves de la dernière promotion ont intégré des SSII. “ Le secteur informatique est actuellement très porteur. Il est marqué par une forte demande en systèmes d'information, en technologies web et en multimédia (serious games…), et par une croissance dans le secteur embarqué (mobilité…) ”, explique Alain Ayache. Mais les employeurs rêvés des jeunes diplômés IT sont plutôt ailleurs. La dernière enquête Universum, réalisée entre novembre 2009 et février 2010 auprès de 20 893 étudiants dont 8 530 ingénieurs IT, révèle qu'EADS, Veolia Environnement, Google, Thales et EDF constituent le Top 5 du côté des ingénieurs. Microsoft est classé 13e, Dassault Systèmes 17e, IBM 22e, Capgemini 39e… Les grands groupes à forte notoriété ou les secteurs réputés comme la banque et la sécurité continuent de faire rêver les futurs diplômés. Les étudiants de l'Epita, dans l'enquête Universum 2010, préfèrent Google, Ubisoft, Microsoft, Thales et Capgemini.
Les contacts en cours de formation très souvent suivis d'une embauche
En général, les sociétés qui viennent les rencontrer sur le campus, qui participent aux conférences, aux enseignements ou qui proposent des stages sont celles qui les embauchent le plus facilement. Et 75 % des étudiants signent avec l'entreprise dans laquelle ils ont effectué leur stage de fin d'études. Idem du côté de l'Efrei. “ Quand ils ont le choix, nos élèves préfèrent rentrer chez Airbus que dans une SSII qui n'offre pas toujours des perspectives de carrière évidentes ”, résume Eric Parlebas, directeur de l'Efrei.Un bémol, toutefois. Dans la pratique, le terme SSII est un peu fourre-tout. Il englobe, par exemple, les sociétés de services informatiques et celles qui sont spécialisées en ingénierie ou en innovation technologique, comme l'entreprise de conseil en communication Altran. “ Certaines SSII les font davantage rêver, comme Sfeir, qui leur offre l'opportunité de développer sur Android ”, poursuit-il. Les étudiants sont également séduits par des entreprises qui n'ont pas la notoriété d'un Capgemini, comme Calypso, éditeur de logiciels pour les salles de marché.
Votre opinion