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La filiale française traverse une passe délicate. L'accord de dialogue social de 2005 n'est pas reconduit par les syndicats.
Microsoft France ne fait plus rêver ses salariés. Le dialogue social, plutôt de bonne qualité par le passé, est aujourd'hui rompu. Au point que ' les recours aux prud'hommes se
multiplient ', déplore un salarié de la filiale française. Interrogé, Microsoft ne souhaite pas communiquer sur le nombre de procédures en cours. Selon la direction de la filiale, les licenciements de personnels à temps
complet représentent 4,6 % de l'effectif total en 2005, contre 4 % en 2004. Et les salariés sortent de leur réserve. Ils craignent de plus en plus d'être licenciés dans des conditions injustifiées ?" et soupçonnent le management, en
partie renouvelé en 2005, de pratiquer une politique de réduction des coûts tous azimuts.
Un climat de très forte pression
Pour l'éditeur, ' les licenciements peuvent se justifier par le fait que les compétences constatées d'un collaborateur sont en inadéquation avec les attentes de l'entreprise '. Du côté
des syndicats, le son de cloche est différent. ' Les gens virés sont considérés comme des " low performers ", alors qu'en réalité leur licenciement repose sur des détails. Cela crée un climat de très
forte pression et favorise la souffrance psychique au travail ', témoigne la section syndicale CFE-CGC de Microsoft France.
De nombreuses discordes
Le programme de stock-options a aussi été remplacé par des récompenses en actions, jugées moins intéressantes par les salariés. Une situation difficile, alors qu'ils ne comptent pas leurs heures. Explication de Microsoft :
' Les horaires de travail exceptionnels sont effectués dans le respect des contraintes légales. ' Autre pomme de discorde : des décisions sont prises sans que les instances représentatives du
personnel soient préalablement informées. ' Un nouveau plan de rémunération des consultants a été mis en place en 2005. A défaut d'avoir été consulté à temps, le CE a dû voter un délit d'entrave ', dit
le délégué syndical CFTC. ' Le délit d'entrave n'est pas constitué. Après discussions, le CE a d'ailleurs prononcé au final un avis favorable ', rétorque la direction. Cette tension sociale ne semble
pas s'apaiser. ' La semaine dernière, une réorganisation de la division commerciale a été annoncée à certains salariés avant que le CE n'en soit informé ', ajoute la représentation syndicale CFE-CGC.
Réponse de l'éditeur : ' Ce point nous étonne. ' Globalement, la communication sociale semble donc réduite à son minimum. Aussi, faute d'améliorations obtenues en 2006, l'accord de dialogue social
de 2005 na-t-il pas été renouvelé par les syndicats représentatifs. Celui-ci les autorisait à envoyer deux e-mails seulement par an, et préformatés de surcroît.l.arbelet@01informatique.presse.fr