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Le groupe de retraite complémentaire né de la fusion de Réunica et de Bayard Retraite Prévoyance a choisi la formule du GIE pour gérer son informatique.
Les groupements d'intérêt économique (GIE) informatiques se multiplient dans les entreprises françaises. Notamment dans le secteur bancaire. En général, l'objectif est de réaliser des économies d'échelle en mutualisant les moyens. Ce
modèle fait maintenant tâche d'huile dans le domaine de la protection sociale. Ainsi Réunica et Bayard Retraite Prévoyance (retraite, prévoyance-santé et aides sociales) se sont-ils rapprochés en 2004 pour créer Réunica-Bayard, premier groupe de
retraite complémentaire français. Et à une DSI interne unique, ils ont préféré la solution du GIE.
3 millions d'euros d'économie par an
' C'est une formule souple, car simple à mettre en place, sans contraintes juridiques trop fortes ', dit Jean-Christophe Combey, directeur général du GIE baptisé Systalians, et ex-DSI du
groupe Réunica. Pour l'heure, les responsables du GIE travaillent surtout à la convergence des deux systèmes d'information. La phase de migration est en cours. Les logiciels de l'un ou de l'autre ont été retenus selon les applicatifs. Une première
partie du nouveau système de gestion de la retraite complémentaire (développé par Réunica) est opérationnelle depuis le 1er janvier 2006.D'entrée, la nouvelle entité s'est vu assigner un double objectif : développer des produits inédits et générer des économies. Le besoin d'innovation concerne en priorité le secteur de la prévoyance-santé.
' Sur un marché qui s'ouvre à la concurrence, les organismes du secteur doivent améliorer leur offre en produits plus complexes qu'auparavant, explique Eric Tirlemont, associé au pôle informatique d'Ineum
Consulting. Leurs systèmes d'information doivent donc gagner en réactivité. ' La réduction des coûts regarde le domaine des retraites, où Réunica et Bayard sont complémentaires.Mutualiser l'expérience et les différents moyens informatiques des deux groupes doit permettre, à terme, de diminuer considérablement les coûts. L'économie estimée est d'environ 3 millions d'euros par an à périmètre constant !
Toutefois, l'opération ne sera réellement profitable qu'à compter du 1er janvier 2008, une fois la fusion informatique terminée et les premiers projets du nouveau groupe opérationnels. Ces derniers portent sur l'aide à la
vente des commerciaux en province, les centres d'appel, le système décisionnel de la direction ainsi que les entrepôts de données, sans oublier la maintenance classique, liée aux évolutions réglementaires...
La communication, une phase essentielle
Lors de la création d'un GIE informatique, le transfert de personnel d'une structure juridique à une autre (article L 122-12 du code du travail) représente une étape clé. En reprenant le personnel informatique des deux groupes, le GIE
Systalians s'est inscrit dans la continuité. ' Il nous donne un nouveau potentiel ', assure Jean-Christophe Combey. La phase de transfert a été précédée par des actions d'information et la consultation
du comité d'entreprise. ' Il ne faut pas hésiter à beaucoup investir dans la communication et à fournir aux représentants du personnel et à la DRH des dossiers d'explication sur l'opération. ' Pour que
tout se passe bien, ' cette communication doit valoriser les collaborateurs ', précise Eric Tirlemont. En effet, le GIE pourra ultérieurement s'ouvrir à d'autres partenaires du même secteur d'activité
(institutions de retraite ou de prévoyance, mutuelles, etc.). Ce qui lui confèrera, entre autres, davantage de poids pour négocier avec les fournisseurs.
Apporter plus de transparence aux clients
La création du GIE va permettre de contractualiser l'engagement de la relation client-fournisseur. Cette année, afin d'adapter cette relation au nouveau contexte, les processus de facturation internes seront mis à plat et redéfinis en
s'inspirant des travaux du Cigref sur le sujet. L'activité du GIE sera progressivement décomposée en un catalogue de services (avec différents niveaux). Et un coût sera déterminé pour chacun d'eux : ' Il faut garantir aux
clients une totale transparence sur les coûts, les méthodes, et les processus de facturation ', souligne Jean-Christophe Combey. Ce qui, bien sûr, renforce le rôle du contrôle de gestion. Existant déjà à l'état embryonnaire
dans l'ancienne DSI de Réunica, qui était certifiée ISO 9001, cette méthodologie de contractualisation n'est pas totalement étrangère au responsable du GIE.C.Peressini@01informatique.presse.fr
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