Repenser la science informatique

La semaine a démarré avec une petite révolution. Plus aucun PC construit dans le monde ne portera le logo IBM à partir de 2008. Lenovo, qui avait racheté la division ordinateurs personnels de Big Blue en 2005, préfère se battre
désormais sous ses propres couleurs. Avec un bénéfice trimestriel en hausse de 178 % (105,3 millions de dollars) et un chiffre d'affaires en progression de 20 % (4,4 milliards de dollars), l'industriel chinois est
rassuré sur sa notoriété. Il compte d'ailleurs sur les JO 2008 de Pékin pour imposer définitivement sa marque.Une ère s'achève donc pour la planète PC, au moment même où l'on fête les 30 ans du premier d'entre eux (le TRS-80 de Tandy apparu en 1977). Mais IBM n'a pas délaissé pour autant le matériel. Il se
concentre davantage sur ses projets de supercalculateurs, de processeurs et, bien entendu, sur les développements de logiciels. La révolution va porter sur la façon dont les serveurs et les applications vont traiter les données. On parle déjà de
virtualisation, d'architecture parallèle, d'applications distribuées, de logiciels hébergés, de sécurité. ' Il faut aller au-delà de l'informatique du silicium ', titre la revue
mensuelle Association for Computing Machinery. ' Il faut repenser les fondamentaux de la science informatique ', assène Gérard Roucairol, président du comité sectoriel des TIC pour l'ANR
?" Agence nationale de la recherche ?" (p. 10). Cette dernière veut redonner de l'élan à la R&D française, informatique notamment. La pression est forte.Depuis 2005, l'ANR a financé pour 320 millions d'euros de projets TIC. Mais ce n'est pas suffisant. Il y a trois ans, la France pointait à la septième place en termes de budget R&D consacré aux TIC, loin
derrière les six premiers (Finlande, Suède, Corée, Japon, Etats-Unis et Canada). Et depuis, il y a fort à parier que la Chine et l'Inde ont grimpé dans la hiérarchie. Il est temps d'agir.
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