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La stratégie de l'entreprise impose parfois la réinternalisation de certains processus
Si l'externalisation de pans complets de l'informatique reste la tendance dominante, un mouvement contraire est apparu ces dernières années. Pour des raisons de coût, de qualité de service ou de perte de la maîtrise du système d'information (SI) cœur de métier, un DSI peut décider de reprendre la main sur des développements ou sur une partie de l'exploitation confiés à un prestataire. La réussite de l'opération implique une vigilance sur quelques points clés.
1. Réfléchir très en amont
Pour Matthieu Lenormand, responsable de l'offre gouvernance SI chez Solucom, le DSI doit savoir, un an avant la réinternalisation, ce qu'il en attend. “ Si la raison est économique, son coût s'appréciera sur le long terme, et il faudra tenir compte de l'ensemble du cycle de vie de toutes les applications concernées ”, précise-t-il.
2. S'assurer que l'on dispose des compétences en interne
En 2007, Alain Moustard, DSI de Bouygues Telecom, décide de reprendre la main sur le développement des applications cœur de métier de l'entreprise, dont une partie est externalisée. Il ouvre un centre de développement informatique à Nantes, dont il confie la direction à l'un de ses adjoints ayant déjà ce type d'expérience à son actif. Celui-ci fait jouer la mobilité interne ? une dizaine de chefs de projet du centre de développement parisien sont attirés par le terrain ? et renforce ces compétences par des recrutements externes. “ Pendant trois mois, un plein-temps et demi a été affecté au montage de l'équipe, qui est passée de 20 à 100 personnes ”, détaille le DSI.
3. Réorganiser les ressources humaines et techniques
Lorsqu'une grande partie de la fonction informatique a été externalisée, il faut reconstruire l'activité en prévoyant quels services seront internalisés et lesquels seront transférés à un autre prestataire : cela concerne aussi bien les plates-formes techniques à mettre en œuvre que les personnes à intégrer. “ Si les anciens informaticiens de l'entreprise sont partis chez le prestataire depuis plus d'un an, il est généralement préférable de recruter de nouveaux profils pour reconstituer l'équipe ”, soutient Matthieu Lenormand.
4. Prévoir une phase en double commande
L'internalisation proprement dite doit être gérée en mode projet. “ Nous avons adopté une démarche progressive, indique Alain Moustard. De mars à juillet 2007, des développeurs ont travaillé en immersion chez notre prestataire pour caler le process de l'opération mais aussi pour que notre équipe récupère toute la documentation logicielle et bénéficie d'un transfert de compétences. ” Ensuite, les dix applications critiques de l'époque ont basculé tour à tour, après une phase en double commande.
5. Mesurer les performances après l'internalisation
“ Après avoir réinternalisé nos projets cœur de métier, nous avons régulièrement vérifié la performance de notre centre nantais ”, ajoute le DSI. Nous nous sommes appuyés sur la méthodologie des points de fonction recommandée par l'Ifpug (International Function Point Users Group).
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