Résultats en berne, Yahoo décroche

Les fruits de la stratégie volontariste de Marissa Mayer se font attendre. En 2013, chiffre d'affaires et bénéfice net chutent respectivement de 6 % et 65 %. Côté publicité, le portail se fait doubler par Facebook.
L’année 2013 n’aura pas été celle de la renaissance de Yahoo. La patronne très médiatique, Marissa Mayer, n'a toujours pas réussi sa mission visant à relancer la croissance du groupe internet américain. Selon des résultats publiés mardi, le chiffre d'affaires du groupe a baissé de 6 % tant sur l'ensemble de l'année 2013 qu'au quatrième trimestre, à respectivement 4,7 milliards et 1,3 milliard de dollars. Yahoo a certes réussi à accroître de 3% au dernier trimestre le nombre de clics payants sur des publicités publiées sur ses sites, mais cela n'a pas suffi à compenser une baisse de 7 % du prix moyen par clic.
En effet, Yahoo a de moins en moins la côte auprès des annonceurs. La société spécialisée comScore a calculé que le groupe avait cédé l'an dernier au réseau social Facebook sa place de numéro deux mondial de la publicité en ligne, derrière le poids lourd du marché Google. Par ailleurs, le bénéfice net annuel a baissé de 65 % à 1,4 milliard de dollars, mais il faut préciser que celui-ci avait été dopé en 2012 par de grosses recettes exceptionnelles liées à la cession d'un paquet d'actions du géant chinois de la distribution en ligne Alibaba. De son côté, Marissa Mayer s'est dite dans le communiqué « encouragée par la performance de Yahoo au quatrième trimestre et sur l'ensemble de 2013 ».
Marissa Mayer a dépoussiéré Yahoo
Depuis son arrivée aux commandes à l'été 2012, cette ancienne « Googler » a multiplié les achats de startups afin de recruter des « talents » pour Yahoo, a modernisé avec plus ou moins de succès certains produits phares du groupe comme sa page d'accueil ou son service de messagerie et mis l'accent sur les contenus avec des recrutements de journalistes vedette et l'annonce récente du lancement de magazines en ligne dédiés à la cuisine ou aux technologies. Le groupe s’est également renforcé dans les applications mobiles, avec notamment le lancement d’une nouvelle application météo. Tout récemment, Yahoo a mis la main sur Tomfoolery, éditeur d’une appli mobile de communication temps réel.
Certains analystes commencent toutefois à envisager la fin de la lune de miel, voyant un signe avant-coureur dans le départ annoncé il y a une dizaine de jours du numéro deux du groupe, le directeur d'exploitation Henrique de Castro, qui avait été embauché juste après Marissa Mayer en octobre 2012. Son départ aurait justement été provoqué selon les médias par l'absence de redressement dans les résultats publicitaires du groupe.