Retour sur la 1ère journée de l'IT for BUSINESS FORUM

La première journée de l’IT for Business Forum, deuxième du nom, qui se tient du 12 au 14 avril à Deauville, a tenu toutes ses promesses.Les participants ont notamment pu assister aux 3 séances plénières de ce jeudi 12 avril, trois temps forts portant sur des thématiques majeures de l’évolution de l’industrie numérique :
- Á politique du numérique: quelle stratégie pour l’État et quels impacts pour l’économie des entreprises françaises ?
- Á mobilité, géolocalisation, multicanal… : comment la relation client de demain transformera l’économie des entreprises ?
- Á réseaux sociaux : quelles stratégies gagnantes pour développer du business ?
Nous vous proposons de découvrir les synthèses des propos échangés lors de ces 3 plénières !
PLENIERE 1 :
11h30 - 12h30 Politique du numérique : quelle stratégie pour l’État et quels impacts pour l’économie des entreprises françaises ?
« Il faudrait que nos politiques aient une vraie appétence pour les nouvelles technologies »
Jeudi 12 avril 2012 – 11h30. Première plénière de l’IT for Business Forum, deuxième du nom. Une table ronde consacrée à la question de la politique du numérique en France, avec, en filigrane, le soutien de l’Etat à l’économie numérique nationale. Sujet brûlant s’il en est à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle.
Les critiques n’ont pas tardé à fuser à l’endroit de nos chers politiques. « La classe française est la plus vieille d’Europe, a déclaré sans ambages Gilles Babinet, Président du Conseil national du numérique, sur le point de céder son fauteuil au CNN. Quand, un jour, j’ai entendu un sénateur dire qu’il préférait laisser les nouvelles technologies numériques à ses petits-enfants, j’étais atterré ! » « Le parlement français compte seulement de 5 à 6 députés à porter le message numérique », a-t-il ajouté.
Gilles Babinet a dressé un bilan de l’action du CNN, axant ses travaux sur l’enjeu de la compétitivité de l’industrie informatique française. Bilan émaillé de succès, comme le rétablissement du statut JEI, mais aussi de profond désaccord avec l’Etat, notamment sur le sujet sensible du financement de l’innovation. « L’Etat est trop complexe et ne partage pas la même vision avec les entrepreneurs », a-t-il déploré, tout en rendant hommage à Nicolas Sarkozy et Eric Besson, qui ont malgré tout « joué le jeu ».
Eviter à tout prix l’instabilité réglementaire
L’IT absent de la campagne présidentielle ? Guy Mamou-Mani est plus feutré : « j’ai des nouvelles fraîches à vous apporter. Toutes les associations représentant l’industrie numérique ont lancé un appel aux candidats. Et nous avons reçu des réponses de François Hollande et d’Eva Joly. », Le président du Syntec Numérique attend très prochainement une réponse engagée du Président candidat. « Il est erroné de cantonner le numérique au haut-débit et à Hadopi », a ensuite indiqué Guy Mamou-Mani. Selon lui, les pouvoirs publics feront de la politique numérique une priorité quand « le grand public s’emparera de ce sujet. »
Mais alors la France est-elle si en retard sur le développement des technologies IT ? « Rien que le fait que l’on doive débattre en France du sujet du soutien politique au numérique est hallucinant ! », s’est insurgé Léo Apotheker, Directeur général de La2i. Selon lui, un politicien entrepreneur, « ça n’existe pas. » L’ancien patron milite pour un environnement fiscal encourageant, mais sans instaurer, comme cela a été le cas, créer une instabilité réglementaire, propice à handicaper les entrepreneurs hexagonaux.
« On attache trop d’importance à l’Etat »
Et puis, « l’Etat doit se montrer exemplaire en achetant et en utilisant les nouvelles technologies. » L’impératif est de parvenir des ETI (entreprises de taille intermédiaire). « 90% des entreprises IT du Top 250 font moins de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires », a rappelé Guy Mamou-Mani, qui a expliqué combien il était difficile d’établir une photographie fiable du poids de l’industrie IT nationale, laquelle péserait 3,2% du PIB français.
« On attache trop d’importance à l’Etat, a tranché Léo Apotheker. Un entrepreneur peut réussir sans l’Etat ! » Certes, la réforme de l’université – qui doit se poursuivre de l’avis des trois intervenants -, les pôles de compétitivité et les investissements d’avenir, posent les conditions favorables à la création d’un écosystème industriel. Mais, difficile de parler d’efficacité en matière de « Public Equity » : « L’Etat n’est pas le bon partenaire financier d’une jeune entreprise en mal de croissance », a professé Léo Apotheker.
Le plénière s’est terminée sur une note optimiste. La France tient une place de premier choix dans le domaine des sciences mathématiques. Aucun des trois « speakers » ne veut, pour la France, faire l’économie d’une rupture… numérique bien sûr.
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