Retour sur la Matinée 01 Cloud Computing

La Tentation du Saas a réuni Mardi 1er février 80 décideurs IT au sein de l'Intercontinental Paris Marceau. Retour sur cette matinée, riche d'enseignements.
Compte rendu PDF de la Matinée 01 Cloud Computing - la Tentation du Saas
3 questions à Eric Sicard, Directeur technique, Juniper France
3 questions à Jakob Harrtung, Directeur Stratégie, Microsoft France
3 questions à Christophe Delsaux, VP Global Cloud Computing, Sogeti
3 questions à Georges Marinov, VP Big Deal et Business developpement, T-Systems
Le 1er février, 01 réunissait les décideurs IT et métiers au sein de l’Intercontinental Marceau, afin de débattre de la lame de fond du Saas, partie hautement visible de l’iceberg du Cloud.
« La Tentation du Saas : résister, succomber, sublimer » lance Jakob Harttung, Directeur Stratégie de Microsoft France, en ouverture des débats. Présentant alors les 3 principales catégories du Cloud (IaaS, PaaS & SaaS), il annonce un doublement en trois ans de la part du SaaS dans le marché logiciel global et le rôle critique du PaaS dans l’avenir du Cloud.
Premières applications touchées : le CRM et les solutions de communication & collaboration. Pourquoi un tel engouement pour le SaaS ?
« Parce qu’il apporte une opportunité de réduction de coûts immédiate mais surtout il amène aussi de la souplesse et de l’agilité dans la gestion des applications » explique-t’il. Et c’est en effet pour cela que la DFCG, association nationale des directeurs financiers et de contrôle de gestion, a dématérialisé ses 12000 factures/an, en mode Saas, sur une solution Yooz d’ITESOFT.
« Nous n’avons pas d’investissement lourd, le mode de facturation est simple et facile à gérer, la solution est full web, nos adhérents n’ont pas à installer d’application, tout est transparent et nous pouvons superviser le tout sans aucun problème en conservant l’historique » résume Philippe Chastres, Délégué Général de l’association. Essai tellement concluant qu’il envisage de basculer aussi sa base CRM. « Le CRM, les factures ou les RH, sont globalement les applications les plus facilement portées dans le Cloud.
Les entreprises sont encore réticentes à basculer des applications plus cœur de métier. Elles ont à composer entre la modernisation de leurs systèmes legacy, la pression des utilisateurs qui attendent plus de réactivité et la nécessité de raccourcir le « Time to Market » pour accroître leur compétitivité » explique Christophe Delsaux, VP Global Cloud Computing chez Sogeti.
Et cette poussée des utilisateurs, Benjamin Six, responsable des études et de l’innovation à l’Essec, la sent chaque jour plus pressante. Il illustre « C’est bien simple, en 2009, nous sommes partis d’un constat très simple : nos étudiants n’utilisaient quasiment plus les services que nous leur mettions à disposition ». Il a alors totalement refondu le portail « MyEssec » en développant les principales briques de Google Apps : messagerie, chat, visio, partage de document, espaces de collaboration… ».
En soit, beaucoup d’apllications être porté dans le Cloud, même les plus critiques comme la téléphonie. « On peut en effet délivrer la téléphonie et plus largement les communications unifées en mode Saas » lance Jean Denis Garo, Directeur marketing chez Aastra. Cela porte même un nom : le UCaaS, pour Unified Communication as a Service. Et la sécurité et la confidentialité des données ?
« Le DSI est obligé d’accompagner le mouvement, sinon les métiers vont le contourner. A lui de veiller à la confidentialité et à l’intégrité des données, et à la performance des applications » explique Eugenio Correnti, Senior Pre-Sales Consultant EMEA chez Symantec.cloud.
« Il convient en effet de veiller à la localisation des données et au droit applicable en cas de conflit » alerte Benoit de La Taille, avocat spécialisé. Une fois que vos données sont parties dans un data-center aux US ou en Inde, comment les récupérer (réversibilité) ?
« Comment être sûr qu’en cas de retour, vos données seront bien effacées de tous les serveurs » précise Benoit de la Taille.
Georges Marinov , VP Big Deal et Business Développement chez T-Systems, rassure « Il faut faire le choix d’un prestataire offrant des data-centers sécurisés et redondés, dans des zones stables, sismiquement et géopolitiquement, suivant les mêmes principes culturels et juridiques que la société cliente ». Et il ajoute « il faut aussi prévoir un audit du fournisseur de service ». Question performance, il est nécessaire de vérifier que le socle du Saas est solide, à savoir le réseau.
Si la question se pose peu en zone urbaine Française, elle est majeure dans les zones d’ombre en Province et dans les pays « exotiques » aux réseaux chaotiques. « Le réseau est le point névralgique du Saas. Il faut en effet assurer sa protection, sa performance et sa flexibilité » prévient Eric Sicard, SE Manager chez Juniper Networks. Et d’ajouter «dans le cas de Saas au sein d’un Cloud Privé, l’entreprise peut mettre en place une supervision, une administration et un contrôle très fin assurant un haut niveau de qualité de service ».
Réduction de coûts et agilité, les gains sont tangibles. Alors pourquoi les DSI hésitent encore ? « Les DSI qui freinent encore vont à l’encontre de l’histoire » lance Raymond Philippon, ex DSI de Véolia.
Et preuve est faite avec Serge Salomon, ex-DSI de LVMH qui, avant de partir, à lancé le projet ACACIA, vaste plan de basculement du travail collaboratif de 30 000 salariés du groupe, en mode Saas, à travers un catalogue de services hébergé chez un prestataire.
Le Saas attaque ainsi peu à peu les systèmes périphériques. « 2010 fut pour nous une année charnière de bascule dans le Cloud » explique Thomas Chejfec, DSI d’Aldes Aéraulique. Et de détailler : « nous avons porté en Saas, notre plateforme de gestion des compétences et des carrières, ainsi qu’une application de publications d’appels d’offres pour les fournisseurs ». Et il se pose la question de basculer peu à peu d’autres applications même plus critiques. Cette transformation modifie aussi en profondeur le métier de DSI. Il est encore plus au contact des métiers et des problématiques Business ; il doit se réorganiser et réallouer ses ressources internes ; il doit superviser tous ses flux hétérogènes et veiller à garder un minimum de contrôle de ses données, formant le capital immatériel de l’entreprise.
Quant au modèle de l’IT as a service, l’AppStore où l’utilisateur viendrait consommer à la demande du service, les DSI en prennent le chemin mais la route est encore longue et sinueuse.
Olivier Coredo, Responsable éditorial des événements 01.
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