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En théorie, l'égalité au travail entre les femmes et les hommes est acquise. Mais en pratique, l'écart n'en demeure pas moins flagrant.
Les femmes sont toujours sous-représentées dans les instances dirigeantes des entreprises françaises. Selon une étude du conseil économique et social, elles ne sont que 7 % à ce niveau de responsabilités dans les
200 premières sociétés. Dans un tel contexte, le recrutement de Colette Lewiner à la tête de l'activité ' utilities ', chez Capgemini, fait donc figure d'exception comparé aux entreprises high-tech
anglo-saxonnes.Ces dernières ont pris le problème à bras-le-corps et lancé des programmes favorisant l'égalité professionnelle. Experte du domaine, Annie Ducellier cite l'exemple d'un manager dont la liste de candidats potentiels pour un poste ne
contient aucune femme. Il doit s'expliquer. Sans raison valable, il révisera sa copie. Autre mesure incitative, l'âge des candidats : ' Certaines entreprises portent l'âge limite des hauts potentiels à 40 ans au lieu
de 35. Mécaniquement, cela amène des femmes dans le vivier ! '
Equilibrer vie professionnelle et familiale
D'autres entreprises misent encore sur le cadre de vie. Le choix de Chantal Chiron, ingénieur Supélec, de rejoindre l'entité ' Health Care ' de General Electric à Buc (Yvelines) n'est pas
un hasard. Cette mère de trois enfants tient à concilier son épanouissement professionnel avec sa vie familiale. ' J'ai jeté mon dévolu sur cette société car son organisation est très flexible. Les salariés, managers inclus,
disposent de PC portables. 'Quant à Colette Lewiner récemment invitée par le Groupe Supélec au féminin, elle insiste sur la nécessaire organisation familiale. ' Mon mari suppléait aux tâches domestiques lorsque j'étais en
déplacement ', raconte cette mère de trois enfants qui mènent aujourd'hui leur propre vie professionnelle. Selon l'enquête menée en février dernier par le Groupe Grandes écoles au féminin (GEF), 69 % des femmes
diplômées, contre 60 % des hommes veulent équilibrer leur vie professionnelle et le temps consacré à leurs enfants. Ce thème a été au centre du débat organisé par Accenture, société dont le taux global de recrutement féminin est d'environ
30 % depuis 2004, et celui des femmes dirigeantes est passé de 0 à 9 % en cinq ans.
Féminiser l'informatique
Mais avec si peu de modèles, comment encourager les plus jeunes à prendre en main leur carrière pour atteindre ces niveaux de postes ? Surtout dans les métiers high-tech ! Inquiète de la désaffection des filles vis-à-vis des
études techniques, la Conférence des grandes écoles vient de lancer une campagne de sensibilisation dans 21 écoles d'ingénieurs. Le thème ? ' Ingénieurs, un avenir au féminin '.Le syndicat professionnel Syntec informatique vise aussi les jeunes filles dans l'opération de communication sur ces métiers démarrée en mars. Mais, effectivement, pour quel avenir ? A cet égard, les conclusions de l'étude
' Widening women's work in information and communication technology ', menée dans huit pays, dont la France, dans le cadre d'un projet de recherche européen entre 2002 et 2004, sont instructives :
' Les femmes aiment travailler dans les activités informatiques. La technologie n'est pas une barrière à leur entrée dans les études et les professions du secteur informatique. Mais les chances et les obstacles auxquels elles
sont confrontées au cours de leur carrière dépendent étroitement des choix organisationnels des entreprises '.