RIM et ses BlackBerry, à la croisée des chemins

Le monde du mobile est impitoyable. Après la déchéance de Nokia, c'est au tour de RIM d'être pris dans la tourmente. Les canadiens arriveront-ils à se renouveler?

Après la déchéance de Nokia – qui a finalement débouché sur un « partenariat » avec Microsoft – c’est au tour de RIM d’être pris dans la tourmente. Et, d’une certaine manière, un peu pour les mêmes raisons. Comme le constructeur finlandais, le canadien se retrouve aujourd’hui avec une plateforme un peu désuète, peu adaptée au monde de la mobilité d’aujourd’hui.
Résultat : les résultats commerciaux sont en berne. Jim Basillie lui-même, le co-PDG de l’entreprise, avoue : « Nos produits haut de gamme sont vieillissants (…) et cela impacte nos marges et nos ventes, en particulier dans les États-Unis et en Amérique latine. » (source : Golem). Selon ComScore, la part de marché de BlackBerry OS ne cesse de décroître outre-Atlantique, où les smartphones Android ont désormais atteint une position dominante.
Une réorientation nécessaire?

De leur côté, les analystes financiers s’impatientent. « La compétition sur le marché des smartphones devient très intense et [RIM] n’a pas été capable de présenter un bon smartphone, donc ils commencent à perdre pied. De plus en plus, RIM est relégué sur le marché d’entrée de gamme », estime Edward Snyder de Charter Equity Research.
Pour autant, l’équipe dirigeante de RIM ne reste pas les bras ballants, mais tente d’insuffler une nouvelle dynamique, plus ouverte. Connu et apprécié pour ses logiciels d’administration de terminaux BlackBerry, le constructeur vient de racheter l’allemand Ubitexx pour prendre pied dans les parcs iPhone et Android. Une décision intelligente car les DSI sont de plus en plus soumis au diktat de l’utilisateur et contraints d’administrer des parcs hétérogènes.
Autre évolution majeure : l’adoption du système d’opération QNX. Issu du monde de l’informatique embarquée, il permettra au constructeur de proposer des terminaux plus puissants, mieux à même de gérer la déferlante multimédia et applicative qui s’abat actuellement sur les smartphones. « QNX est un système robuste avec une vraie architecture multitâche et multicoeur, idéal pour traiter des vidéos HD ou des flux temps réels », souligne Rory O’Neill, directeur solutions et alliances chez RIM EMEA. Le premier appareil sous QNX est la tablette Playbook, avec laquelle RIM espère contrer Apple et son iPad dans le monde de l’entreprise.
… mais sera-t-elle suffisante ?
Enfin, RIM mise sur le cloud computing et souhaite mettre sur pied toute une gamme de services professionnels hébergés. Un premier partenariat en ce sens a été conclu avec Microsoft, pour intégrer la plateforme BlackBerry avec les logiciels bureautiques en ligne Office 365. « Nous voulons poursuivre sur cette voie et souhaitons couvrir d’autres domaines comme la collaboration, le CRM, le décisionnel, etc. », explique Rory O’Neill.
Globalement, les idées de RIM sont donc bonnes. Reste à savoir si elles seront bien concrétisées. Le plus dur sera certainement la migration vers QNX, car elle représente une vraie rupture technologique. D’ailleurs, la première version de Playbook est un peu bancale. L’accès à la messagerie professionnelle et aux multiples fonctions de sécurité ne peut se faire, pour l’instant, qu’au travers d’un smartphone BlackBerry raccordé en Bluetooth. Pas très pratique pour quelqu’un qui est en situation de mobilité. Mais RIM a déjà prévenu que la prochaine version de la tablette disposera d’un client email natif.
Il faut donner un peu de temps au temps. Mais attention, pas trop...
-
Crystal30
Quand je lis "L’accès à la messagerie professionnelle et aux multiples fonctions de sécurité ne peut se faire, pour l’instant, qu’au travers d’un smartphone BlackBerry raccordé en Bluetooth. Pas très pratique pour quelqu’un qui est en situation de mobilité.", j'ai un peu l'impression d'être un extra-terrestre.
En effet, quoi de plus pratique en mobilité que d'utiliser son mobile existant que l'on a toujours avec soi ?
Qui veut et peut payer deux abonnements Data ?
De plus, dans le cas du playbook, comme justement l'appli mail n'apparait que si on est connecté et synchronisée au blackberry, il n'y a donc plus de problème se sécurité des e-mail si la tablette se fait voler en déplacement...Il n'y a ni fuite de données ni perte ...Pour moi, je vois plutôt cela comme un avantage fort, non ?
J'ai vraiment le sentiment que RIM a plutôt une "vrai" approche pro mais que l'on compare sans arrêt à l'approche grand public Apple. L'IPAD est sans aucun doute la meilleur tablette au monde mais son utilisation est justement loin d'être aussi "pro" que le BB car elle est clairement destinée au grand public.
Si on souhaite la liberté totale du particulier, que l'on peut transporter ce grand machin en plus de son PC portable en voyage et que l'on en a les moyens (2 abonnements DATA + les multiples dépenses de la pomme), l'IPAD est vraiment top.
Par contre, si l'on veut un outils "utile" fiable et sécurisé pour l'entreprise qui se range facilement, je pense au contraire que RIM a toujours une longueur d'avance,même avec le playbook.
Bien que la génération "Y" adore passer des heures à trouver des applis "super cool" qui permettent de faire des tas de choses sympas dont on n'avait pas besoin avant, je confirme qu'il y a aussi toute une génération de cadre qui ne souhaitent pas passer leur vie sur leur tablette pour rien.
Pour ces derniers, une tablette doit surtout être un outils simple, rapide,sécurisé, utile , le plus intégré possible et au meilleur rapport qualité / prix.
A ce jeu la, RIM n'a pas dit son dernier mot, loin de la !
Votre opinion