#rmsconf : Comment recruterons-nous en 2025 ?

La conférence dédiée au recrutement innovant planchait cette semaine sur le rôle du recruteur à dix ans tout en décelant les tendances du moment, de l'essor des Moocs aux candidatures par mobile.
La #rmsconf serait-elle victime de son succès ? La queue était longue ce mardi devant le Tapis Rouge à l’ouverture de la conférence parisienne dédiée aux techniques de recrutement innovantes. 600 personnes étaient attendues à cet événement dédié aux techniques de recrutement innovantes. Cette année, les organisateurs, Jean-Christophe Anna et Jennifer Boukris tous les deux du cabinet Link Humans, invitaient à imaginer le futur du recrutement en 2025.

La fin du métier de recruteur

Dès la keynote d’ouverture, les participants étaient projetés dans un film de science-fiction avec Laurent Alexandre, fondateur de Doctissimo et président de DNA Vision. 25 minutes hallucinantes pour expliquer que ce qui compte dans la société de la connaissance, c’est le QI, qui devrait donc devenir le principal critère de recrutement des salariés. « Les gens ayant des capacités moyennes vont être concurrencés par des algorithmes », assure Laurent Alexandre. En plus de gens à fort QI, il faudra recruter des jeunes « plus adaptables », des geeks et des gens avec une forte culture générale capables de piloter une entreprise. « Il ne faudra pas des techniciens, mais des généralistes. Les techniciens, ce seront les robots » assène Laurent Alexandre.
La fin de son intervention ressemblait à une mise en garde pour le public de chasseurs de têtes réunis à la conférence : « Selon un article de la Harvard Business Review, les algorithmes recrutent déjà mieux que les spécialistes du recrutement. Vous avez perdu la bataille technique. Mon sentiment c’est que vous allez devenir des spécialistes de la stratégie plus que des recruteurs. Et que vous allez travailler de manière de plus en plus étroite avec les directions générales. C’est un changement radical, mais si vous ne le prenez pas, je pense que le taux de chômage sera relativement important dans vos métiers ».
Les Moocs à l'honneur

Après cet avertissement, les conférenciers avaient le choix entre réseauter, explorer l’espace de la conférence ou participer à des conférences. Côté innovation, l’espace organisé sur quatre niveaux proposait notamment un stand d’impression 3D et un autre avec un casque de réalité augmentée Oculus Rift présenté par la société Immersive Lab. Pratique pour proposer une visite du campus de son entreprise dans un salon à des candidats potentiels.
Côté prospective, les Moocs étaient notamment mis en avant que ce soit pour recruter en détectant les personnes à fort potentiel, voire pour cultiver sa marque employeur. Avec notamment l’intervention d’Orange sur le sujet qui a ouvert cet été deux cours en ligne sur « décoder le code » et « devenir web conseiller ».
Une vidéo d'une minute à la place du CV

Les participants pouvaient aussi rester sur des thématiques plus traditionnelles qui ne sont pas pour autant matures. Skyrock, Carrefour, Deloitte ont ainsi présenté leurs différentes initiatives dans le domaine du mobile. Skyrock a développé une application avec Orange destinée à aider les jeunes à décrocher un emploi. « Les jeunes ont un problème avec les CV et les lettres de motivation » explique Loic Denize, directeur éditorial du réseau Skyrock.com. Pour leur éviter ce passage obligé du parcours du candidat, l’application mobile « Big central » publie des annonces vidéo d’une minute auxquelles les jeunes répondent en vidéo dans le même temps. L’application propose aussi des vidéos de coaching pour décrypter les principales caractéristiques de l’offre d’emploi.
Avec plus de 20 000 téléchargements, un an après son lancement, l’application est un succès, mais « nous avons beaucoup de travail à faire pour convaincre les entreprises de venir proposer des offres », explique Loic Denize. En cause, le besoin de s’interfacer avec un SIRH, et la difficulté de gérer un média comme la vidéo que ce soit pour dépouiller les annonces ou pour créer une vidéo. Au final, peu d’informations passent en une minute de vidéo. L’objectif n’est pas d’être exhaustif, mais d’engager une discussion. « Nous avons reçu en entretien des gens qui ne seraient peut-être pas passés au travers du tri du CV », expliquait la SNCF.
Un formulaire sur mobile à la place du CV

De son côté, Carrefour a choisi de proposer un site mobile aux candidats (plutôt qu’une application) avec un formulaire simplifié pour postuler à une annonce, voire envoyer une photo de son CV. « Nous nous sommes rendu compte que les candidats postulaient depuis le mobile sur notre site alors qu’il n’était pas adapté au mobile. Ils étaient en avance par rapport à nous » explique Aurélie Léveillé, responsable digital emploi chez Carrefour.
En un an, ce sont 20 000 candidatures qui ont été reçues via le site mobile mis en place, soit 5 % du flux total. Plus que ce que Carrefour attendait. 96 % de ceux qui postulent sont des jeunes à des postes d’employé (opérationnel en magasin ou en entrepôt) avec un niveau d’étude inférieur au bac. « Des populations qu’on ne retrouve pas sur d’autres canaux digitaux comme le web. C’est un canal allégé qui leur correspond bien » explique Thierry Roger, directeur de l’espace Emploi de Carrefour qui ajoute « on pense que d’ici quelque années nous ne demanderons plus de CV aux candidats. La seule chose que nous regrettons, c’est de ne pas avoir laissé la possibilité de connecter son profil Viadeo ou Linkedin à notre système ».
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