Les faits
Sage Group a publié fin novembre les résultats de son exercice fiscal 2007. Son chiffre d'affaires progresse de 24 % à 1,14 Md£ (de l'ordre de 1,6 M d'euros) et son résultat opérationnel de 8 % à 255 M£. En France, les hausses sont respectivement de 13 % pour le CA (281 M d'euros) et de 20 % pour le résultat opérationnel (70 M d'euros).
L'analyse
Depuis cinq ans, Sage enregistre une croissance à deux chiffres, qu'il doit surtout à ses opérations de croissance externe. Sur l'exercice 2007, l'éditeur a ainsi dépensé 96 millions de livres pour s'emparer de six entreprises (voir ci-contre). La croissance organique, elle, ne ressort qu'à 6 % en France et 7 % au niveau groupe.Ces acquisitions transforment profondément l'éditeur. Poursuivant la stratégie de verticalisation de son offre, il a lourdement investi l'an dernier pour racheter l'éditeur américain de santé Emdeo. Les Etats-unis deviennent donc le nouveau centre de gravité du groupe avec 44 % du chiffre d'affaires, contre 30 % seulement pour l'Europe.
Une clientèle en pleine évolution
Pour la filiale française, historiquement tournée vers les petites entreprises, c'est surtout la clientèle qui évolue.
' La moitié de notre activité se fait désormais dans les entreprises de plus de 100 employés ', se plait à souligner Pascal Houillon, PDG de Sage France. Sur ce segment qui représente 18 000 entreprises en France, IDC crédite l'éditeur d'un taux de pénétration de l'ordre de 25 %. Le PGI X3, issu du rachat d'Adonix en 2005, lui donne ainsi les moyens de renforcer ses positions sur le haut du segment du midmarket (les entreprises de 500 à 2 000 employés, d'après Sage). X3 compterait déjà 2 000 clients, soit la moitié de la base installée de la suite financière Sage 1000.
La relation client à la rescousse
Toujours selon Sage, c'est la relation client et le décisionnel qui porteront la croissance en 2008. Déjà, plus d'une version sur deux de la ligne 100 est vendue en édition
' pilotée ', c'est-à-dire incluant des outils de reporting de Business Objects.
' Réservé à une petite minorité, le décisionnel peut se diffuser largement dans l'entreprise, note Pascal Houillon.
A nous de fournir des interfaces qui ne donnent pas l'impression d'entrer dans un outil de gestion. ' Les logiciels hébergés, en revanche, ne seront pas l'Eldorado annoncé.
' Dans les appels d'offres, tout le monde demande du SaaS, ironise Pascal Houillon.
Mais, ensuite, 98 % de nos clients installent leur logiciel en interne. ' Le dirigeant croit plus en un modèle mixte, couplant logiciels internes et portails de services. A l'image de la plate-forme de dématérialisation de Sage qui permet aux entreprises de remettre des dizaines de déclarations à partir d'un portail unique.
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