SAP, le numéro un européen des logiciels, reconnaît que sa filiale TomorrowNow a procédé à des ' téléchargements inappropriés ' de documents appartenant à son concurrent Oracle, mais
assure que lui-même n'y a pas eu accès.L'aveu de SAP fait suite à l'action judiciaire menée par Oracle depuis mars contre le leader mondial des progiciels de gestion intégrés. L'entreprise de Larry Ellison accuse SAP de vols de secrets industriels ' à
grande échelle '. Elle lui reproche d'avoir utilisé les codes confidentiels de certains de ses clients pour accéder à ses bases de données en ligne. Dans sa plainte, Oracle affirme que SAP a téléchargé plusieurs milliers de
ses documents sur ses propres serveurs pour constituer une bibliothèque illicite de codes protégés par la propriété industrielle.
Des documents piégés au niveau du pare-feu
SAP a expliqué que les documents téléchargés étaient restés stockés dans le système informatique de TomorrowNow, par le biais des dispositifs de pare-feu. Il ajoute que le groupe n'a eu connaissance que récemment de ces téléchargements
inappropriés. Leur nombre serait limité. Le président du directoire de SAP, Henning Kagermann, a précisé que Mark White, responsable de SAP America, prenait la direction de TomorrowNow, afin d'assurer le respect de pratiques commerciales
appropriées.Henning Kagermann a également déclaré lors d'une conférence de presse que le groupe allemand était ouvert à toutes les options en vue d'un règlement du conflit. ' Même un seul téléchargement inapproprié est
inacceptable de mon point de vue. Nous regrettons profondément qu'il ait eu lieu ', déclare Henning Kagermann dans un communiqué. Ce matin, l'action SAP cèdait 0,89 %, à 37,65 euros, à la Bourse de Francfort.TomorrowNow, acquis en 2005 par SAP pour concurrencer Oracle, s'adresse en priorité aux sociétés utilisant des logiciels de PeopleSoft, JD Edwards et Siebel, des groupes rachetés par Oracle. Henning Kagermann a assuré que le
programme Safe Passage, destiné à ravir des clients à Oracle, se poursuivrait et que l'affaire ne devrait pas avoir d'impact sur les activités américaines du groupe.
Votre opinion