SAP : le cloud ralentit ses objectifs de rentabilité

L'éditeur allemand vise une croissance continue de ses revenus jusqu'en 2017. Pour autant, SAP repousse de 2015 à 2017 son objectif de marge afin d'accélérer sa transformation en "cloud company".
L'éditeur de PGI a indiqué, ce mardi 21 janvier, viser une croissance continue de ses revenus jusqu'en 2017. Toutefois, la progression de son bénéfice opérationnel devrait ralentir en 2014 et sa marge s'améliorer moins vite que prévu pour nourrir son essor dans le cloud computing. Le groupe allemand table sur un chiffre d'affaires "d'au moins" 22 milliards d'euros en 2017, après "au moins" 20 milliards en 2015, alors que ses revenus ont atteint plus de 16,8 milliards d'euros sur l'année écoulée.
Pour nourrir cette progression, le concurrent de l'américain Oracle compte sur la poursuite de l'essor de son activité dans le cloud computing. Le cloud devrait ainsi générer entre 950 millions et 1 milliard d'euros de revenus en 2014 (à changes constants), avant de représenter un dixième des revenus totaux du groupe en 2015, "environ 2 milliards d'euros", puis d'atteindre entre 3 et 3,5 milliards d'euros d'ici 2017.
"En nous appuyant sur notre solide élan de 2013, nous allons accélérer la transition vers le cloud en offrant du choix à nos clients", ont assuré dans un communiqué les deux patrons du groupe, Jim Hagemann Snabe et Bill McDermott, qui devrait prendre seul les rênes dans le courant de l'année. "A terme, l'ensemble des prodduits sont amenés à être vendus sous forme de souscription", a rappelé, de son côté, Franck Cohen, présent SAP pour la zone EMEA.
Croissance à deux chiffres en France
Mais la volonté de SAP de devenier une "cloud company" devrait ralentir sa marche en terme des performances opérationnelles. Ainsi, le groupe, qui conserve l'habitude de publier ses données financières en deux normes comptables et de baser ses prévisions uniquement sur les normes non-IFRS, escompte pour 2014 un bénéfice opérationnel s'établissant entre 5,8 et 6 milliards d'euros, ce qui marquerait une progression allant de 6% à 9% par rapport à 2013. Or, en normes non-IFRS et à taux de changes constants, ce résultat avait augmenté de 13% sur l'année écoulée (+10% en normes IFRS).
Pour la suite, le groupe a aussi repoussé de 2015 à 2017 son objectif d'une marge opérationnelle de 35% (contre 32,6% en 2013 en non-IFRS), afin de pouvoir "saisir les opportunités de croissance dans le cloud", explique-t-il. Par ailleurs, SAP, qui avait déjà dévoilé il y a quelques jours de premiers éléments de son bilan financier annuel, a dévoilé l'ensemble de ses performances financières pour 2013. Son bénéfice net a augmenté de 18% sur l'année, à 3,33 milliards d'euros (en normes IFRS), après un bond de 20% au quatrième trimestre. Son chiffre d'affaires a lui pris 4% à 16,8 milliards d'euros.
Sur la France, SAP connaît une progression de son chiffre d'affaires de 9 % en Europe sur le dernier trimestre et même "une croissance à deux chiffres" en France. Sur les projets en cours, SAP cite comme références Décathlon sur la gestion de la chaîne logistique ou Danone sur le volet RH avec sa solution Success Factors. Le secteur "retail" est aussi à l'honneur avec Hermès et L'Oréal.
Interview Jim Snabe, SAP : « Arrêtons avec l'automatisation du travail, repensons plutôt nos process d’innovation »