Sauvons l'innovation française
Juliette Fauchet, chef d'enquêteCet hiver, les organismes Afdel, Eurocloud et le Comité Richelieu ont tenté d'infléchir l'Etat sur les rabots infligés au crédit d'impôt recherche et aux jeunes entreprises innovantes (JEI). Aujourd'hui, c'est au tour du Réseau Commande Publique de faire pression auprès de la présidence du Sénat pour améliorer l'accès des PME à la commande publique, estimant que les 35 % de parts des achats qui leur sont octroyées sont insuffisantes. Le monde des PME et TPE gronde. Et pourtant ! Le gouvernement ne cesse de clamer haut et fort qu'il faut soutenir l'innovation de nos PME et de nos jeunes pousses, sources de compétitivité, d'embauche, d'exportation. Il ne cesse de brandir l'exemple des performances des fameuses ETI (entreprises de taille intermédiaire) allemandes. Alors pourquoi accentuer les difficultés financières d'entreprises qui peuvent se révéler, demain, les leviers de croissance de l'économie française ? De l'autre côté de l'Atlantique, on ne s'y trompe pas. Le 31 janvier, Barack Obama annonçait un programme baptisé Startup America, dédié aux jeunes entreprises high-tech. En préambule de sa présentation, un des principes fondateurs de son pays : “ Que toute personne ayant une bonne idée et se battant pour la réaliser dispose des moyens nécessaires. ” C'est ainsi que le gouvernement américain dégage une enveloppe de 2 milliards de dollars pour les jeunes sociétés du secteur des technologies de l'information, et que les grandes entreprises high-tech privées ? IBM et Intel en tête des donateurs ? verseront quelque 400 millions de dollars pour les soutenir. Autre mesure enfin : l'exonération d'impôt sur les plus-values générées par la cession des participations des investisseurs dans ces entreprises. Alors, certes, nous avons le grand emprunt et ses 35 milliards d'euros, dont 4,5 réservés au secteur du numérique. Mais de l'avis de nombre de PME et JEI, ces budgets seront inaccessibles.
Votre opinion