Savoir décider, cinq pièges à éviter

Se prononcer sur des questions stratégiques ou urgentes est une des responsabilités quotidiennes de n’importe quel manager. Pour être sûr de ne pas commettre d’erreurs, quelques attitudes sont à proscrire…
1. Faire cavalier seul
Si la grande majorité des décisions à prendre relève de l’unique responsabilité du manager, il lui faut tout de même être attentif à certains cas de figure : « Sur des questions à fort impact social ou opérationnel, il est risqué de faire cavalier seul », avertit Gérard Levy, animateur du stage Savoir décider et faire partager ses décisions, proposé par Demos. Et de rappeler qu’il existe de nombreux outils permettant d’associer une équipe à des degrés divers. Cela va de la simple consultation de tout ou partie des salariés au scrutin collectif ouvert, en passant par un vote sur une liste de scénarios prédéfinis.
2. Se fier uniquement à son intuition

Le mythe du responsable doté d’un flair infaillible fait long feu en entreprise. En règle générale, les personnes qui se fient à leur intuition ont souvent « de la bouteille ». Ce que confirme Marie-Caroline Lavallée, présidente fondatrice de la société de services en ingénierie informatique (SSII) Bluewings : « C’est parce que j’ai de l’expérience que mon instinct me trompe rarement. » Mais elle met aussi en garde : « Dans un secteur aussi évolutif que le nôtre, sentir n’est pas suffisant. Il est indispensable de toujours garder un pied sur le terrain pour coller aux besoins du marché. »
3. Décider à la place des autres
En ce qui concerne les tâches quotidiennes, le manager a intérêt à inciter ses collaborateurs à faire preuve d’un maximum d’autonomie. « Ceux qui n’arrivent pas à déléguer n’ont pas confiance en leur équipe, estime Hugues Meili, PDG de la SSII Niji. Si cette méfiance est fondée, c’est assez inquiétant. Si elle ne l’est pas, c’est dommage d’agir ainsi, car cela fait perdre beaucoup de temps. » Mieux vaut éviter, autant que possible, de se poser en juge suprême. Même en cas de conflit, la meilleure attitude est de faciliter le dialogue et de n’intervenir qu’en dernier recours.
4. Confondre vitesse et précipitation

Si l’on veut pouvoir s’accorder du temps sur les questions stratégiques, savoir expédier rapidement les affaires courantes est une nécessité. Mais attention ! L’urgence est rarement bonne conseillère et, parfois, mieux vaut passer à côté de la bonne affaire plutôt que de s’engager à la légère. « Les managers ont toujours le sentiment de ne pas être assez rapides. Mais quand on analyse leur quotidien, on constate qu’ils prennent l’essentiel de leurs décisions sur l’instant. C’est là-dessus qu’il faudrait travailler ! », souligne Gérard Levy.
5. Rejeter la responsabilité d'un échec
Une fois un choix effectué, reste à l’assumer jusqu’au bout. Face aux collaborateurs qui expriment des doutes, le responsable doit expliquer les motifs de sa décision. Quitte à leur demander s’ils ont de meilleures alternatives à proposer. La plupart du temps, la réponse sera négative. S’il s’avère par la suite qu’il s’est trompé, il devra en endosser la responsabilité. « Il ne faut pas dramatiser les conséquences d’une erreur, rassure Laurent Hinault, cofondateur, avec Marc Roudier, du cabinet de conseil en nouvelles technologies D2SI. En réalité, ce n’est pas de se tromper qui risque de nous décrédibiliser, c’est surtout de ne pas savoir reconnaître nos torts. » Faute avouée…
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