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Plutôt que de se déchirer, Secure Computing et CyberGuard ont décidé d'unir leurs forces. Des économies de frais en R&D et une ouverture sur des marchés complémentaires en découlent. Reste à régler des questions de choix technologiques, en particulier pour le filtrage de contenu.
La publication des bans entre les deux rivaux intervient après une suite d'échos discordants de part et d'autre, qui duraient depuis plus d'un an. D'un côté, on avait CyberGuard et son p-dg, Pat Clawson, parfois surprenant dans sa démarche d'acquisition ; de l'autre, Secure Computing, qui refusait de se marier avec un CyberGuard trop entreprenant.
Concurrents et complémentaires
La société de Sunnyvale avait officiellement refusé les avances de son adversaire en juillet 2004. ' Si l'idée était déjà intéressante à l'époque, tant les deux sociétés sont complémentaires, CyberGuard n'avait pas les moyens de réaliser l'acquisition. Et ce n'était pas le bon moment ', estime José Martinez, directeur général pour l'Europe du Sud, la Suisse et l'Afrique de Secure Computing. Entre-temps, CyberGuard s'est embelli en rachetant pour une bouchée de pain (40 millions de dollars) l'allemand Webwasher. Mais c'est aujourd'hui Secure Computing qui lui met la main dessus.La transaction, qui sera finalisée dans quelques mois, se traduit par un échange d'actions et une partie en cash, pour un montant total de 275 millions de dollars. Warbug Pincus, investisseur privé, se mêle à la noce en injectant 70 millions de dollars. En 2004, Secure Computing avait réalisé un chiffre d'affaires de 93,378 millions de dollars (année fiscale calendaire), contre 47,812 millions pour CyberGuard (année fiscale se terminant en juin). La réunion des deux chiffres ne donne pas encore une taille critique à la nouvelle entité face aux ténors du marché (Cisco Systems, Check Point Software et Juniper Networks), mais la complémentarité des partenaires et des clients ainsi que la réduction des frais de R&D devraient entraîner un effet de levier.L'idée énoncée par Secure Computing est de devenir un des leaders du marché de la gestion unifiée des menaces (ou UTM, Unified threat management), qui traduit l'intégration de multiples couches de sécurité au sein d'une seule plate-forme. Les deux sociétés sont proches par leurs offres de boîtiers pare-feu tout-en-un (de type proxy) et de filtrage de contenu. La gamme Sidewinder G2, de Secure Computing, est la fusion de ses produits avec Gauntlet, un pare-feu développé par Trusted Information Systems, passé entre les mains de Network Associates en 1998 et racheté par Secure Computing en 2003. L'entreprise de Sunnyvale possède également une authentification forte avec SafeWord.
Des choix à faire en matière de filtrage web
On imagine mal, ne serait-ce que pour des questions de coût, de maintenance et de développement, la poursuite de deux lignes de produits. L'intégration ne devrait pas être trop compliquée, les deux entreprises s'appuyant sur une technologie de proxies. Pour le filtrage web, en revanche, des choix stratégiques sont à venir. Webwasher ?" créé par Horst Joepen, ancien responsable d'un département de Siemens qui fournissait la liste d'URL à SmartFilter, la solution de filtrage web de Secure Computing ?" a été fortement impliqué dans le projet Icap (Internet content adaptation protocol). Protocole que Secure Computing n'était pas enclin à supporter avant son mariage...
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