Selon IBM, la pénurie de collaborateurs met les entreprises en danger

Une étude mondiale révèle que le manque de ressources, parfois lié à une gestion approximative des compétences, nuit à entreprise.
Attirer les bons candidats, retenir les meilleurs collaborateurs, et bien sûr bien anticiper ses besoins... Tout cela est devenu terriblement compliqué pour les entreprises. Face à la concurrence accrue des marchés émergents et des
départs en retraite massifs de cadres expérimentés, elles ont en effet - plus que jamais - l'obligation de gérer efficacement leurs ressources.Selon
une étude menée par IBM auprès de 400 DRH de 40 pays, et tout juste publiée ; 75 % des DRH se disent
préoccupés ' par leur aptitude à développer les futurs talents '. En clair, comme l'explique Alain Riberry, en charge des activités de conseil RH chez IBM France, ' ils ont de plus en plus conscience
qu'une mauvaise gestion des collaborateurs est clairement un frein au développement de l'entreprise. Ils ont besoin d'avoir très vite les bonnes personnes au bon endroit '. Et c'est là que ça se corse. Selon l'étude, seulement 13 % des DRH interrogés estiment avoir une vision claire des compétences dont ils auront besoin dans les cinq prochaines années. Ils sont aussi peu nombreux à pouvoir identifier
parfaitement leurs collaborateurs, ce qui peut porter un grave préjudice à une société.IBM cite ainsi le cas d'une entreprise du secteur high-tech qui souhaiterait s'implanter dans un pays émergent - en République tchèque par exemple - et qui rachète pour cela une société de services informatiques locale.
' L'entreprise high-tech doit pouvoir trouver rapidement parmi ses propres ressources des managers compétents, intéressés et disponibles à déléguer sur place ! Au risque de voir la concurrence prendre les parts de
marché. '
Autre point soulevé par l'étude, les entreprises ne sont seulement que 6 % à disposer d'informations de pilotage des RH complètes et fiables. Souvent, elles déplorent que ces indicateurs ne communiquent pas avec d'autres
applications de l'entreprise (finances, etc.). Plus de la moitié des sociétés interrogées déclarent toutefois travailler à la mise en place de ces indicateurs RH. octobre dernier, lors des Rencontres de
Focus RH, organisées au Palais des Congrès, l'atelier sur ce thème a fait salle comble !Rien d'étonnant. Au-delà des obligations légales à respecter, ces projets attisent la curiosité des DRH et des opérationnels, car ils sont souvent lourds à mettre en place. Et pour cause, ils reposent d'abord sur la mise en place d'un
référentiel de compétences solide, qui ne se noie pas dans les détails. Ces outils n'ont ensuite d'intérêt que s'ils sont utilisés par les RH et les managers, et parfois même les collaborateurs, invités à s'autoévaluer en ligne via un portail. Du
coup, l'entreprise se doit d'accompagner en douceur le changement. Un gros chantier.
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