Selon Syntec numérique, le marché repassera au vert en 2014

Après une décroissance de 0,3 % cette année, le syndicat professionnel prévoit une petite hausse de 1 % du marché des services informatiques et du logiciel en 2014. La crise a toutefois renforcé le poids de l'offshore et dégradé le marché de l'emploi.
Syntec numérique est en ligne avec ses prévisions. Comme la chambre professionnelle l’avait annoncé en avril dernier, le marché du logiciel et des services informatiques devrait connaître une décroissance de 0,3 % cette année. Un repli surtout dû aux spécialistes du conseil en technologies (Altran, Alten, Assystem…) qui subissent un repli de 2 %. Les ESN (ex SSII) sont, elles, particulièrement affectées dans leurs activités de conseil (- 2,7 %), de formation et de support (- 3,4 %) alors que l’infogérance, qu’elle soit applicative ou d’infrastructure conserve la tête hors de l’eau (+ 0,8 %).
Les éditeurs de logiciels restent, eux, sur une tendance positive (+ 1,4%), portée par une forte poussée du SaaS. 28 % des nouvelles affaires sont portés selon ce mode de diffusion en ligne. Le Software as a Service pèse déjà un milliard d’euros sur les quelque dix milliards de l’édition logicielle en France.
L’offshore pèse 1,9 milliard d’euros dans les services
2014 devrait renouer avec une croissance modérée (+ 1 %). Pour Syntec numérique, le retournement de conjoncture se serait produit au troisième trimestre avec une stabilisation des carnets de commandes pour plus de la moitié des acteurs. Du coup, en octobre, l’indice de confiance des dirigeants du numérique s’est redressée (+ 2 points).
L'année prochaine, les DSI devraient porter leurs efforts budgétaires sur les nouveaux projets (pour 48 % d’entre eux) en dégageant des marges de manœuvre sur les dépenses dites « récurrentes et d’exploitation ». Au niveau des secteurs d’activités, les relais de croissance se trouve dans les « utilities », le transport, le commerce et la distribution, la bancassurance et l’aéronautique alors que les télécoms et l’automobile sont sinistrés.
La crise – faut-il déjà en parler au passé ? – a laissé des traces. La pression des clients sur les prix a fait progresser l’offshore. Atteignant un montant de 1,9 milliard d’euros en 2013, l’appel à la main d’œuvre basé dans les pays à bas coûts (Maroc, Tunisie, Pologne…) représente désormais 6,3 % du marché des services informatiques contre 6,1 % en 2012.
Le chômage, « un drame pour notre profession »
La crise a aussi eu des répercussions sur l’emploi. Alors que Syntec numérique estime que la filière a permis la création nette de 7000 emplois en 2012 contre 15 000 en 2011, ce chiffre sera en deçà en 2013. Son président, Guy Mamou-Mani table malgré tout sur un solde positif. Le nombre de demandeurs d’emploi dans l’informatique a aussi augmenté cette année alors que selon l’étude commanditée au cabinet Bipe il s’établissait à un taux de 7 % entre 2010 et 2012. Le Munci évoque, lui, un taux de chômage oscillant entre 8,7 et 12,8 % à la fin septembre 2013 selon les catégories d’inscrits.
« Nous vivons un vrai paradoxe, estime Guy Mamou-Mani. Il y a bien une pénurie de certaines ressources mais aussi ce chômage persistant. C’est un drame pour notre profession qui doit trouver des solutions ». Parmi les pistes évoquées, Syntec numérique veut encourager le développement des contrats d’apprentissage et des contrats professionnels. Le syndicat est aussi en discussion avec le Fafiec, l’organisme paritaire collecteur agréé (OPCA) de la branche, pour monter un centre de formation d’apprentis (CFA) en régions.
Syntec numérique proposera également un espace d’offres d’emploi sur son site et créera, pour les jeunes diplômés, une communauté Facebook et une CVthèque. Enfin, le syndicat s’intéresse aux écoles qui intègrent des jeunes sans diplômes comme la Web Académie ou l’Ecole du web. Le pacte Pen Breizh, l’initiative de la Bretagne pour former plus de 500 demandeurs d’emploi au numérique
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MUNCI
"selon l?étude commanditée au cabinet Bipe il s?établissait à un taux de 7 % entre 2010 et 2012. Le Munci évoque, lui, un taux de chômage oscillant entre 8,7 et 12,8 % selon les catégories d?inscrits"
=> La source est bien la même (Dares / Pôle Emploi), simplement le taux de 7% (Cat.A) fourni par la Dares dans le tableau trimestriel des tensions sur le marché du travai (cf. http://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/2013-056.pdf, page 7) et repris par le cabinet Bipe pour le compte du Syntec Numérique est LE TAUX DE CHÔMAGE MOYEN SUR L'ANNÉE 2012. Tandis que le taux de 8.7% (également Cat.A) que nous avons calculé de notre côté est celui à FIN SEPTEMBRE 2013.
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