Inscrivez-vous gratuitement à la Newsletter BFM Business
On ne devient pas chef de projet au sortir de l'école. Mais l'étude des bases de la gestion de projet aidera les étudiants à s'adapter plus vite dans l'entreprise.
' Les sociétés de services attendent d'un jeune ingénieur qu'il aille au-delà de la technique. Le management de projet forme l'un des éléments essentiels dans l'appréciation d'une
candidature ', estime Albert Cohen, directeur de l'Ecole privée des sciences informatiques (Epsi). Toutes les écoles et universités du secteur tentent d'inculquer à leurs élèves une culture projet, à travers des cours
théoriques sur les cycles en V, la notion de budget, la planification, la communication, le management d'équipes, etc. Mais par méconnaissance du monde de l'entreprise, les étudiants perçoivent rarement l'intérêt de ces enseignements. Pour les
sensibiliser à la gestion de projets ' in vivo ', les écoles déploient des trésors d'imagination, et tablent notamment sur l'impact des témoignages. ' Nous entretenons des
relations privilégiées avec les entreprises. Et 50 % de nos intervenants sont des professionnels, qui apportent leur vécu. Nous leur demandons de bâtir leurs cours autour de cas concrets ', explique Benoît Journée,
enseignant à l'Institut d'économie et de management de l'université de Nantes.La plupart des cursus prévoient la réalisation de projets en groupe. L'objectif : apprendre à des élèves sortant de classes préparatoires à travailler ensemble, à gérer des tâches et à définir des besoins. Souvent, en
dernière année, ils mènent des projets réels pour le compte de sociétés. Et sont alors tenus de respecter les délais et les exigences du cahier des charges. Certaines écoles ont poussé la logique très loin. Ainsi, à l'école d'ingénieurs Esigelec,
tous les miniprojets ont été remplacés par un seul, qui court tout au long de la deuxième et de la troisième année. Les élèves se retrouvent dans des conditions plus proches encore de la réalité : ils doivent gérer un planning de 1 200
heures ingénieurs et conduire leur travail dans la durée.
Mettre en ?"uvre l'alternance adaptée
Il manque néanmoins à tous ces projets scolaires une dimension de vie en entreprise. En conséquence, les écoles multiplient les périodes de stages afin que leurs étudiants connaissent des expériences variées. Certaines, encore
rares, proposent même des filières d'apprentissage. Si le marché se montre intéressé par ce modèle de formation, il reste à trouver - et ce n'est pas le plus facile - une alternance satisfaisante entre les séjours en école et en
entreprise. D'autant que certains apprentis, particulièrement motivés par leur travail dans la vie réelle, en négligent parfois l'enseignement académique. Une autre solution, plus facile à mettre en ?"uvre, consiste à interrompre son cursus pour
passer un an en entreprise. Ce que font la moitié des étudiants de l'INT Management (une école de management rattachée à l'Institut national des télécommunications) entre leur deuxième et leur troisième année. Grâce à ces contacts prolongés avec le
monde du travail, ils appréhendent mieux les problématiques de la gestion de projet, et tirent aussi davantage profit des enseignements qui leur sont dispensés.Certains étudiants ne souhaitant pas en passer par le métier de développeur choisissent d'approfondir directement leurs connaissances théoriques sur la gestion et le management en préparant un double diplôme. Nombre d'écoles
nouent des accords avec les universités de gestion afin que leurs étudiants puissent valider un master d'administration des entreprises en même temps que leur troisième année. A l'Ecole internationale des sciences du traitement de l'information
(Eisti), par exemple, la moitié des promotions font ce choix. Et une dizaine d'élèves allongent leur cursus de six mois pour décrocher le diplôme de Grenoble Ecole de Management.
Votre opinion