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Douze candidats ont un laps de temps limité pour séduire douze recruteurs... C'est le speed networking, un moyen novateur d'étendre son réseau, ou de décrocher un poste.
Face à chaque candidat, un chasseur de tête. Les premiers ont sept minutes pour convaincre les seconds. A l'issue du temps imparti, le gong retentit et, dans un savant jeu de chaises musicales, les candidats changent de table. Et
c'est reparti pour un round de sept minutes. Une chorégraphie qui se répétera douze fois, en ce froid matin de décembre. Répondant à l'invitation de Keljob et du réseau Oudinot, douze cadres supérieurs ?" dont un DSI et un DI ?" et douze
chasseurs de têtes se prêtent à l'exercice du speed networking sous les lambris dorés d'un salon du Cercle national des armées. Leur sésame : la cooptation. Le candidat doit amener avec lui un chasseur pour être intronisé.
Croiser rapidement un maximum de recruteurs
Speed networking ? Le concept venu d'outre-Atlantique rappelle inévitablement le speed dating : des célibataires, garçons et filles à parité, passent quelques minutes en tête à tête, et plus si affinités. L'analogie avec le
coup de foudre amoureux n'est pas anodine. A travers le regard, la voix, la gestuelle, le candidat transmet au recruteur une foule d'informations de l'ordre du non-dit.Ainsi, selon une enquête du cabinet Robert Hal Finance & Comptabilité, cinq à dix minutes suffisent pour que 20 % des recruteurs se forgent une opinion sur un candidat. Pour Keljob, le speed networking s'adresse surtout aux
cadres seniors, pour lesquels les méthodes de recherche traditionnelles ne sont pas toujours adaptées, et le marché de l'emploi plus difficile d'accès. Mais pour qu'un tel exercice soit efficace, il faut bien en connaître les règles du jeu.Speed, mais cool. ' Il faut s'y rendre détendu, sans pression inutile, estime Marc-Henri Cuvelier, 42 ans, directeur informatique, qui participe à une deuxième session. Les chasseurs ne
viennent pas avec une mission précise. La crainte de ne pas correspondre à un profil prédéterminé n'existe pas. Il s'agit de présenter un projet professionnel, et de rester ouvert. Que ce soit en termes de secteur d'activité ou de type
d'entreprise. 'Une seule contrainte : le temps. Sur sept minutes, cinq sont consacrées à la présentation du candidat. Le discours est identique d'un interlocuteur à l'autre. Marc-Henri Cuvelier l'a rodé devant ses confrères du réseau Oudinot.
' Je mets en avant les projets les plus parlants, notamment mon expérience de directeur technique de Mappy, une société très connue, dit-il. Recherchant un poste de management, je ne m'appesantis pas trop sur la partie
techno. '
Un quart des participants ont trouvé un travail
Les deux minutes restantes offrent la possibilité au chasseur de poser quelques questions et au postulant de se projeter sur un type de poste. A ce stade, un chasseur n'annoncera pas une proposition. Il se fait juste une première idée
du candidat, et prend quelques notes qui lui seront utiles le moment venu, si une mission ad hoc se présente.L'échange peut se poursuivre de manière plus informelle autour d'un café. Voire au-delà, par une série d'entretiens plus approfondis au cabinet. Et ça fonctionne. Après cinq sessions, Keljob et Oudinot enregistrent un bilan
satisfaisant. Parmi 65 participants, 23 % ont trouvé un travail directement ou indirectement par ce biais.x.biseul@01informatique.presse.fr
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