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Les PME s'ouvrent aux services web. Prudentes, elles attendent l'émergence de standards avant d'enrichir leurs plates-formes de dialectes XML.
Au commencement était le langage XML, flanqué de dialectes épars. De ce langage sont nés les services web, chargés notamment d'interconnecter les applications par Internet. Nous sommes aujourd'hui au 2e jour de leur vie et les premiers
déploiements se font dans les PME. Ils portent sur des applications marchandes ou des services en mode FAH. Les entreprises donnent la primeur aux standards jugés matures : des serveurs d'applications Java qui exécutent des EJB présentés sous la
forme de services web, à l'aide de fichiers WSDL (Web Services Description Language). Quant au protocole Soap, il gère les appels distants adressés aux applications sur HTTP. Une base de données et un client complètent cette architecture
3-tiers.
Un système exemplaire
La plate-forme construite par Alloresto pour ses échanges avec la centrale de réservation internationale Galileo en est un parfait exemple. Le langage WSDL, qu'enveloppe un appel Soap, est utilisé comme format d'échange des données de
réservations, entre le grand système de Galileo, ses coupe-feu et le serveur d'applications JBoss, édité par le spécialiste Soamaï et exploité par Alloresto. " En couplant notre système avec le réseau de 150 agences de voyages
connectées à la plate-forme de Galileo, nous proposons désormais un service de réservation de tables gastronomiques aux touristes étrangers ", explique Sébastien Forest, PDG et fondateur d'Alloresto. Fondé sur les services web, ce
couplage ne remplace pas une intégration réalisée avec des composants dédiés, mais présente l'avantage d'être abordable pour un site web. La réalisation d'appels en mode synchrone par le biais des méthodes Java-RMI est bien plus onéreuse. Autre
avantage, l'échange de services web permet d'accéder à une plate-forme, même si elle est protégée par des coupe-feu, contrairement à celui d'EJB traditionnels stoppés par les systèmes de sécurité.Quant aux coûts, la PME juge la facture raisonnable, environ 120 000 e ht pour un back office d'administration marchand complet, un site et une infrastructure à base de services web. Pour le retour sur investissement,
" la liaison avec Galileo nous a permis de passer de dix couverts vendus aux touristes étrangers à environ 150 par jour ", se réjouit Sébastien Forest, qui espère améliorer les résultats avec un meilleur
positionnement commercial.En dehors de leur rôle d'interface applicative, les services web sont exploités dans les architectures transactionnelles. C'est le cas de Connect.EA du prestataire de services belge B2Boost : " Notre plate-forme
transforme les commandes transmises par les fournisseurs au format EDI en WSDL, puis les expédie vers l'éditeur de jeux Electronic Arts ", détaille Philippe Geleyn, directeur technique de B2Boost, une PME de dix salariés. Fondée
sur le serveur d'applications de BEA, Connect.EA expose ensuite le résultat du traitement de ces commandes sous la forme d'un ticket de vente. L'absence de MOM (middleware orienté message), pour gérer une file d'attente, n'est pas problématique vu
le faible nombre de partenaires et le volume limité des transactions.Par ailleurs, les services web investissent le créneau des sites en mode FAH. Ils facilitent la séparation entre la structure d'un site, décrite par un schéma XML, et la distribution automatique des données, formalisée par lesdits
services. " Nous avons proposé une implémentation Soap de nos serveurs de données, pour répondre à la demande des compagnies aériennes qui ne voulaient pas de notre habillage graphique ", relate Denis Lacroix,
directeur des développements produits pour e-Travel, une division e-commerce de l'opérateur Amadeus. Les données de réservation des vols sont exportées en WSDL vers les back office de 37 compagnies aériennes (dont Opodo) et de 14 chaînes hôtelières
clientes d'e-Travel. L'authentification des utilisateurs et la sécurisation des transactions ne sont pourtant pas prises en charge à l'aide de dialectes XML. XKMS pour la PKI sur XML, XML Encryption pour le chiffrement ou SAML pour
l'authentification ne sont pas encore utilisés. " Nous sécurisons les flux de données avec une souche SSL classique ", regrette Denis Lacroix.
Gare à la connectivité
À peine nés, les services web posent déjà des problèmes d'engorgement sur le réseau. Si les objets métier se révèlent fiables et pèsent rarement plus de 200 Ko, les services web entraînent une augmentation importante du nombre de
fichiers échangés. Pour fluidifier ce trafic, le site d'hébergement central d'Amadeus à Munich a dû muscler ses connexions, et se doter de trois lignes SDH/Sonet (155 Mbit/s) épaulées par deux lignes T3. Par ailleurs, l'entreprise cherche à
compresser le trafic XML, à l'aide de solutions comme celle de Redline Systems. Un surcoût non communiqué, correspondant au prix de la standardisation selon l'entreprise. Quid de l'architecture .NET de Microsoft ? Des développements sont en cours en
France, mais nous n'avons obtenu aucun témoignage d'entreprises ayant mis en ?"uvre une application de production. En revanche, les langages d'orchestration de services web tel WSCI attirent déjà l'attention. Leur adoption permettra de gérer une
transaction suivant des règles d'enchaînements de services web, " que nous devons, pour l'instant, coder à la main sur les sites web ", conclut Denis Lacroix. n
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