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Les premiers déploiements de postes de travail virtuels font leur apparition, en particulier dans les grandes entreprises. En France, les projets sont de taille plus modeste. L'offre devient de plus en plus complexe et les frontières entre les différentes technologies s'estompent.
Les éditeurs de solutions de bureau virtuel (VDI, Virtual Desktop Infrastructure) ne sont pas avares de promesses. Qui vont de “ N'importe quelle application, sur n'importe quel terminal ” à “ Des applications à la demande pour tous les utilisateurs ”. Peut-être ont-ils raison, quand on regarde les projections des analystes ? Selon ABI Research, ce marché devrait passer de 500 millions de dollars en 2009 à près de 5 milliards en 2016. La majorité des déploiements concerneraient l'Europe et l'Amérique du Nord.Il est vrai que le concept est tentant, surtout pour les entreprises étendues et multisites. Hébergé à distance dans un datacenter, le bureau virtuel demande moins de support et de maintenance en interne. Indépendant du matériel, il peut être affiché n'importe où, d'où un gain en mobilité et flexibilité. Mais cette technologie n'est pas forcément à mettre entre toutes les mains. “ Le VDI nécessite une batterie de serveurs et de baies de stockage. Et pour que ce soit rentable, il est préférable que les environnements soient larges et homogènes ”, estime Laurent Chevet, associé fondateur de Consultake, un cabinet de conseil.
Déploiement au compte-gouttes en France
“ Les acheteurs de VDI sont soit des grands comptes qui cherchent à réduire leur coût de maintenance, soit des entreprises qui veulent centraliser toutes leurs données dans des datacenters pour des raisons de sécurité ou de réglementation ”, explique dans un communiqué Larry Fisher, analyste chez ABI Research. Ainsi, VMware revendique déjà quelques gros déploiements de plusieurs dizaines de milliers de postes, notamment auprès de banques : 80 000 chez Bank of Tokyo-Mitsubishi, 40 000 chez ING… Mais en France, les déploiements se font encore au compte-gouttes. Un distributeur de produits culturels serait sur le point de virtualiser 7 000 caisses dans ses 80 magasins. Sinon, les projets dépassent rarement les quelques centaines de postes.Il faut dire que le marketing des fournisseurs n'est pas d'une extrême clarté. Les frontières entre virtualisation d'application, virtualisation de poste de travail, streaming applicatif et Saas (Software as a Service) sont de plus en plus floues. VMware et Citrix, les deux principaux fournisseurs, utilisent parfois les mêmes termes pour des technologies différentes. Par ailleurs, l'offre évolue sans cesse. Dans un projet VDI, l'étape de test et de maquettage sera donc particulièrement importante (et lourde). D'ailleurs, certains usages ne se marient pas encore très bien avec le bureau virtuel, comme les audio et vidéoconférences, difficiles à synchroniser via le protocole d'affichage.Enfin, les acteurs du VDI sont désormais sous le feu d'un franc-tireur : Google. Ce dernier a lancé, avec l'aide de Samsung et Acer, une gamme d'ordinateurs portables réduits à un simple navigateur. Une approche qui limite l'utilisation aux applications Saas mais qui, du coup, facilite l'administration du parc. Un pari technologique radical. Seules quelques entreprises se sont laissé entraîner dans des projets pilotes, tels National Geographic, American Airlines ou Intercontinental Hotels.
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