Social business : faire confiance et donner du sens

Utiliser les médias sociaux et un réseau social d'entreprise ne suffit pas à être une entreprise digitale. La culture de l'organisation doit aussi être plus collaborative et basée sur la confiance.

De plus en plus d’entreprises se disent digital, elles ont un réseau social d’entreprise, elles sont présentes sur les medias sociaux, elles ont adopté le langage du collaboratif. Et après ? Qu’en est-il de la culture d’entreprise ?
Faire confiance pour accepter de lâcher prise
Si dans le cadre des réseaux sociaux internes on entend de moins en moins parler de risque de fuites de données sensibles, la question de la modération est toujours abordée au cas où un collaborateur « dérape ». La confiance à la base du collaboratif est toujours absente des organisations. Comment vouloir que les gens s’engagent si au départ le message est « on ne vous fait pas confiance ». Et cette absence de confiance est mutuelle. Beaucoup se demandent ce qui va leur arriver s’ils donnent leur avis sur le réseau de l’entreprise.
Ce refus de lâcher prise de part et d’autre vient avant tout du fait que la culture du collaboratif va à l’encontre des modes de management en vigueur qui sont beaucoup plus command and control, que participatif. De même pour l’externe, il est absurde de vouloir mettre en place un programme d’e-ambassadeur tout en attendant du salarié qu’il recrache seulement un communique de presse. et en monitorant la moindre de ses actions sociales pour intervenir et le réprimander si besoin (autant pour la confiance et le droit a l’erreur). L’erreur est de penser que ces outils vous rendent social, alors qu’ils ne sont qu’un moyen pas une fin. Ils servent de levier pour faire évoluer votre management et vous aider a devenir plus social.
Donner du sens pour donner envie
Pour faire adhérer leurs collaborateurs, les entreprises mettent en avant les gains du collaboratifs pour l’entreprise. Mais qu’en est-il du gain pour les salariés ? Au final, c’est la question que chacun se pose : qu’est-ce que j’ai à y gagner ? Est-ce que vendre de l’efficacité fait sens pour un salarié ? J’en doute. Ce qui fait sens et pousse à l’engagement, c’est de partager une vision et de porter un projet d’entreprise en montrant les gains et le rôle de chacun. De même pour les e-ambassadeurs, beaucoup pensent avoir plus à perdre qu’à y gagner (a juste titre ?). Engager la conversation, très bien mais pourquoi, qu’est-ce que cela leur apporte ? De la fierté, peut-être mais ce n’est pas suffisant. Là encore, cela doit s’inscrire dans une vision plus large de changement de posture et ne pas être juste un nouveau gadget. Et si on parle de fierté, on doit être fier de ce qu’on partage, il y a donc un réel travail d’éditorialisation à avoir sur les contenus produits.
Faire confiance, donner du sens pour produire de l’engagement, des mots bien souvent rabâchés par les entreprises au point de les vider de sens. Joindre le geste a la parole : le walk the talk des anglo-saxons) est le vrai défi des entreprises.