Pour répondre à des besoins croissants, les SSII instaurent d'importants plans de recrutement pour ces prochaines années. Ce qui oblige tant les grandes que les petites à peaufiner leur politique de gestion des ressources
humaines. En effet, les projets en entreprise se multiplient, et l'externalisation a pris du poids. Depuis deux ans, les contrats d'infogérance, de tierce maintenance applicative et d'assistance technique se sont fortement développés. Les SSII sont
en quête de compétences et d'expériences variées pour gérer des projets devenus complexes. Ingénieurs d'études et développement ou de production, architectes, experts en nouvelles technologies, et responsables de projet sont autant de profils que
l'on se disputera prochainement.
Offrir des perspectives d'évolution
Les sociétés de services recherchent souvent des juniors - c'est notamment le cas d'EDS France, qui recrute 70 % de jeunes, contre 30 % de seniors. Elles doivent donc attirer les jeunes talents. C'est pourquoi
de plus en plus de patrons viennent parler des perspectives d'évolution de leur société dans les grandes écoles et dans les universités.
' Nous avons des efforts à mener pour les séduire ', précise
Génor Faubert, DRH d'EDS France. A noter que, ces dernières années, de nombreux jeunes ont délaissé les filières techniques. Les SSII n'ont pas toujours eu bonne presse. Certains candidats les qualifient encore des marchands de viande.Elles devront, à l'avenir, soigner leurs recrues. Et leur offrir de véritables perspectives d'évolution, si ce n'est des plans de carrière personnalisés. Surtout pour les postes de responsables de projet et de directeurs de
comptes, aujourd'hui très sollicités pour prendre en main des projets internationaux. Certaines sociétés de services ont leur méthode.
' Près de 60 % de nos postes de management sont pourvus en interne, précise
Sandrine Letrillard, DRH du groupe Neurones.
Ces profils sont la clé de sauvegarde de nos compétences. ' Et d'ajouter :
' Nous embaucherons des juniors et des stagiaires en fin d'études.
A terme, ils obtiendront un CDI pour répondre à la croissance du secteur des études et du développement. ' Cette SSII moyenne aura besoin d'ingénieurs Java et .Net pour réaliser ses projets de modernisation applicative et de
renouvellement d'infrastructures.
Peaufiner formation et rémunération
Bref, les méthodes d'encadrement sont devenues primordiales pour anticiper la pénurie d'experts et éviter un turnover trop important. Cette situation, la petite SSII Axyus la connaît bien. Elle veut étoffer son équipe de 40
personnes :
' Il est difficile aujourd'hui de trouver des ingénieurs en développement et des responsables de projet ', reconnaît Sébastien Wasser, responsable du recrutement de la société. Sans une
bonne gestion des talents et des compétences, les SSII risquent d'être confrontées à une forte pénurie d'experts en nouvelles technologies.Pour séduire les candidats, les SSII offrent des salaires attractifs pour les compétences les plus recherchées - en PGI, entre autres. Sans pour autant céder à la surenchère des salaires. Certaines directions des
ressources affirment résister à cette pression. En revanche, elles améliorent leur image, mettent en ?"uvre des plans de formation adaptés aux jeunes diplômés et révisent leurs modes de rémunération. Ainsi, la part variable des salaires, fixée sur
de nouveaux objectifs, devient plus significative.Certaines DRH n'hésitent pas à revoir à la hausse la part qualitative - intégrée dans la part variable - évaluant les qualités personnelles du candidat. Par exemple, ses capacités managériales et son esprit
d'équipe. Après avoir industrialisé leurs activités et mutualisé leurs centres de services, les SSII doivent redoubler deffort en matière de gestion des compétences. Quitte à augmenter les postes de chargés de recrutement !
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