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Afin de pouvoir honorer leurs engagements en cas de catastrophe, les compagnies d'assurance doivent renforcer leur solvabilité financière. Ce qui les oblige à localiser et gérer leurs risques opérationnels.
Les assureurs maîtrisent-ils correctement leurs risques opérationnels ? En cas de grandes catastrophes, disposent-ils des fonds propres suffisants pour les assumer ? Cruciales pour les assurés et les investisseurs, ces
questions sont au c?"ur de Solvency II ou Solvabilité II. Reprenant l'esprit du texte précédent, cette directive applicable en 2010 entend harmoniser et renforcer en Europe les règles de solvabilité de ces compagnies. Et cela en les incitant à
améliorer leur gestion des risques, sur les plans tant quantitatif que qualitatif, de sorte à toucher l'ensemble de l'entreprise : les métiers, les fonds propres, et les systèmes d'information.S'inspirant de la réforme Bâle II pour les banques, le législateur européen a institué trois piliers. Le premier pose des exigences en termes de capital social minimum - lequel sera évalué selon une méthode de calcul harmonisée.
Le deuxième institue une gouvernance des risques. Et le dernier renforce la communication auprès des assurés et des investisseurs, et des organismes de tutelle, auprès desquels les assureurs auront obligation de faire des rapports. Objectif :
démontrer que les risques sont bien maîtrisés.Pour les DSI, la mise en conformité du système d'information passe donc par l'organisation d'un processus de contrôle interne de façon à identifier les risques opérationnels. Comme le souligne Mohamed Benamar, consultant en
gestion des risques pour le cabinet de conseil Hit Value, Solvency II nécessitera la mise en place par la DSI d'outils de collecte des pertes, de calcul, et de gestion d'analyse des risques.
Une remise en cause des politiques tarifaires
' Les DSI devront, si ce n'est pas encore fait, cartographier les risques et modéliser les processus. C'est un préalable ', estime pour sa part Jean-Paul Lebrec, consultant chez
Aedian, un cabinet de conseil et ingénierie pour la banque et l'assurance. Dans ce contexte, les éditeurs de logiciels de modélisation des processus et de gestion et de suivi des risques se frottent les mains. A commencer par eFront, Fermat, IDS
Scheer, ou encore SAS.Limiter le projet Solvency II à une dimension informatique serait réducteur. D'autant que certains critères d'évaluation des risques vont remettre en cause la politique commerciale et tarifaire des assureurs en ciblant mieux les
risques acceptables. On s'en doute, les grands acteurs du secteur, tels AGF, AXA, ou CNP Assurance ont déjà commencé leurs travaux. Mais, comme le rapporte une étude européenne d'Unisys, les compagnies d'assurances sous-estiment le travail de
conformité nécessaire. Car la directive impose de revoir la manière avec laquelle les assureurs européens justifient leurs réserves en capital et leurs capacités en termes de gestion des risques. Autre difficulté à venir : ceux qui ont pris de
l'avance doivent attendre la finalisation de la directive pour vérifier que leurs développements sont en phase avec les spécifications. Et qu'ils ne sont pas en contradiction avec le projet IFRS (International Financial Reporting Standards)
établissant les nouvelles normes comptables.
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