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Légers, rapides et peu gourmands en énergie, les ' disques flash ' ?" ou Solid State Disk (SSD) ?" n'ont qu'un seul défaut : leur prix. Ils seront précédés à court terme
par des disques hybrides qui allient les atouts des disques traditionnels et des SSD.
Le disque dur est le principal point faible des ordinateurs portables. Gourmand en énergie, il réduit leur autonomie et résiste mal aux chocs, entraînant parfois des pertes de données en cas de chute. C'est pourquoi Samsung propose
depuis cet été une solution de stockage alternative : le Solid State Disk (SSD). ' Il s'agit d'une mémoire de masse qui repose uniquement sur de la mémoire flash NAND et qui propose une interface IDE standard pour
faciliter son intégration au sein des PC ', explique Christopher Partridge, chef de produit portables chez Samsung Electronics France.La capacité de stockage des SSD de Samsung varie de 4 Go à 32 Go (64 Go en préparation). En l'absence de mécanique, un SSD ne nécessiterait que 5 à 10 % des ressources électriques utilisées par un disque dur pour
PC portable. De quoi augmenter l'autonomie d'environ 10 %, un gain loin d'être négligeable puisqu'il se traduit par près d'une heure supplémentaire de fonctionnement sur les portables de dernière génération. En outre, en lecture, le SSD serait
deux fois plus rapide qu'un disque dur traditionnel : 50 Mo/s contre 24 Mo/s. Gravée en 60 nanomètres, la puce 2Gb OneNAND de Samsung atteint 108 Mo/s en lecture. Enfin, un SSD est plus fiable qu'un disque dur en cas de choc,
d'exposition à l'humidité ou de fortes variations de température. ' La durée de vie moyenne d'un SSD est au minimum équivalente à celle d'un disque dur standard ', confirme Christopher Partridge, de
Samsung. Les constructeurs les garantissent entre trois et sept ans.
Un surcoût encore élevé
Avec autant d'atouts, les SSD remplaceront-ils un jour les disques durs ? Les avis sont partagés. Premier point positif, Samsung n'est pas le seul fabricant à proposer des SSD. Plusieurs autres fournisseurs, en plus de Samsung et
de msystems, proposent des SSD en OEM. C'est notamment le cas de Simple-Tech, SiliconSystems et Winteck.msystems propose de son côté des SSD fonctionnant par ?" 40?'C et supportant plus de 5 millions de cycles d'écriture/effacement. Cette
technologie s'est en effet d'abord développée dans l'industrie et l'armement. Reste maintenant à conquérir le marché des PC professionnels. Le coût de la mémoire NAND reste le principal frein. Mais pour les analystes, l'adoption n'est plus qu'une
question de temps, car le prix de la mémoire flash devrait en effet chuter d'au moins 40 % tous les ans jusqu'en 2010, selon le Gartner Group. Optimiste, le cabinet InStat estime ' qu'il se vendra plus de PC basés sur de
la mémoire flash que de PC basés sur des disques durs, dès 2013 '.Plus prudents, le Gartner Group et Semico, un cabinet d'analyse spécialisé dans le domaine des mémoires, ne croient pas à un décollage aussi rapide et à une adoption aussi massive. ' Un disque dur traditionnel
2,5 pouces pour PC portable revient environ 50 fois moins cher au gigaoctet qu'une mémoire flash ', rappelle Didier Boulanger, directeur technique Europe du Sud chez Seagate. Comme le prix des disques durs fond au même rythme
que celui de la mémoire flash, l'écart entre les deux technologies restera donc important. De plus, la densité actuelle des mémoires NAND ne permet pas, pour le moment, d'envisager de stocker plus de 100 Go dans le volume d'un disque 2,5
pouces. Or, ' les éditeurs de logiciels ne sont pas partis pour réduire la taille de leurs logiciels, bien au contraire. Et le développement des formats numériques ?" musique, vidéo, etc. ?" ne fait qu'accroître le
besoin de grandes capacités de stockage ', explique Jim Handy, analyste chez Semico.
Des disques hybrides en attendant les SSD
Le marché se dirige donc à court terme vers une fusion entre les SSD et les disques durs traditionnels. Samsung et Seagate en proposent déjà. Les autres fabricants devraient suivre. Baptisés disques durs hybrides (Hybrid Hard Drive
Disk ou HHDD), ils intègrent une grande quantité de mémoire cache NAND (256 Mo). Les utilisateurs bénéficient ainsi de disques moins gourmands en énergie (moins de sollicitation du disque grâce au cache NAND) et plus rapides que les disques
traditionnels, à un coût qui reste raisonnable (environ 20 euros supplémentaires).Paradoxalement, c'est la gourmandise de Windows Vista qui devrait contribuer à doper le marché des SDD et des HHDD. En effet, pour bénéficier du logo ' Windows Vista Mobile Premium ', un
constructeur de PC portables devra obligatoirement intégrer un disque hybride avec au moins 50 Mo de mémoire cache NAND. ' Dans les faits, Samsung et Seagate se dirigent vers les 512 Mo ',
précise Jim Handy. Windows Vista intègre également la technologie Ready-Boost, qui permet d'ajouter un SSD à un PC de bureau pour améliorer ses performances en optimisant les accès disque grâce à la mémoire flash. Samsung propose déjà un SSD de
4 Go dédié à ReadyBoost, qui permet de doper le nombre d'accès fichiers simultanés en lecture : 200 par seconde avec un disque traditionnel et jusqu'à 5 000 avec un SSD. Intel pourrait aussi contribuer à développer le marché avec son
projet Robson, lequel vise à accélérer le démarrage des PC en plaçant une partie des fichiers d'initialisation dans une mémoire NAND installée sur la carte mère.Au final, vu leur prix ?" environ 1 000 euros pour 32 Go ?", les SDD seront donc réservés à court terme aux ordinateurs portables professionnels haut de gamme, tandis que les HHDD devraient progressivement
devenir la norme pour les PC de bureau et les portables d'entrée de gamme.