Depuis quelques mois, les sociétés de services mettent en avant leur politique environnementale. Atos Origin déclare être “ le premier fournisseur mondial à proposer des services d'hébergement neutres en carbone ”. Afin de réduire ses émissions de gaz à effet de serre, la SSII a notamment investi dans une ferme éolienne située dans le désert de Thar, en Inde.Plus près de nous, Steria installera, cet été, son siège social sur le site Green Office de Bouygues Immobilier, à Meudon. Il s'agit du “ premier immeuble de bureaux de grande envergure à énergie positive ”. C'est-à-dire qu'il produit, à l'échelle d'une année, plus d'énergie renouvelable qu'il n'en consomme, grâce à une centrale photovoltaïque et une chaudière à l'huile végétale.
GFI, 2e SSII qui émet le moins
Mais le précurseur dans le domaine reste GFI. Dès 2009, la SSII avait demandé au cabinet Zen'to, certifié par l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), de mesurer son empreinte carbone. Sans grande surprise, ce sont les déplacements professionnels ? majoritairement routiers ? qui produisent l'essentiel des émissions de CO2, avec 70 % des 10 700 tonnes émises en 2008. Loin devant l'énergie et les déchets.Avec 1,8 tonne de CO2 par collaborateur, GFI se place au deuxième rang des grandes SSII françaises qui émettent le moins. Si, depuis, l'entreprise n'a pas renouvelé l'audit, elle a renforcé sa politique de développement durable. Au-delà des actions de rationalisation du parc d'impression et de l'allongement de durée de vie des matériels informatiques à cinq ans, l'effort a tout naturellement porté sur les déplacements.En juin dernier, l'installation de la visioconférence sur les PC (solution BPOS de Microsoft), en complément du système de visioconférence réparti sur 17 sites, a permis de réduire les déplacements de 15 %. Dans cette société où plus de la moitié de l'effectif est basée en régions, “ l'organisation des réunions à distance rentre peu à peu dans les mœurs ”, note Philippe Bernard, directeur du marketing de GFI.Autre action : le regroupement, l'été dernier, de ses sept sites franciliens sur un seul à St-Ouen. Comme IBM France, Atos Origin, et prochainement Steria, GFI a opté pour un immeuble certifié haute qualité environnementale (HQE). Un choix qui, s'il est neutre pour l'environnement, ne l'est pas pour le personnel. Plus de réfrigérateur ni de four à micro-ondes pour les repas du midi, des minuteurs pour l'électricité, et des commandes individuelles pour le chauffage et l'air conditionné : le quotidien des 800 collaborateurs du siège a changé.Un argument apprécié par les candidats au recrutement
Ce renforcement de la responsabilité sociétale de l'entreprise (RSE) n'a pas été encore déterminant dans la conclusion de grands appels d'offres. Si ce n'est de façon indirecte : “ Notre positionnement a fait évoluer la vision qu'un grand constructeur automobile portait sur GFI ”, souligne Philippe Bernard. Il note, par ailleurs, que les politiques RSE des SSII font de plus en plus souvent l'objet de notation dans les processus de référencement des grands comptes.Autre effet induit : le recrutement. La génération Y s'avère très sensible quant aux actions engagées par un employeur en faveur de la sauvegarde de l'environnement. “ Aujourd'hui, de 10 à 20 % des candidats abordent ce sujet en entretien d'embauche. ” La vingtaine de chargés de recrutement ont été formés spécifiquement sur ces questions et GFI remet aux candidats intéressés des documents ayant trait au développement durable et à la RSE.
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