SSII : les acquisitions continuent
La saison estivale a occasionné nombre de rachats d'envergure
La plus grosse opération depuis le rachat de Siemens IT Solutions, par Atos, en 2010, s'est conclue cet été. Les actionnaires de Logica ont dit oui à 99,54 % à l'acquisition de leur entreprise par CGI, pour un montant total de 2,15 milliards d'euros en plus de la dette, évaluée à 408 millions d'euros. Comptant quelque 72 000 salariés répartis dans plus de 40 pays, le nouveau groupe réalisera un chiffre d'affaires consolidé de 8,42 milliards d'euros. Si la vente de Logica, victime de choix stratégiques pénalisants, n'est pas en soi une réelle surprise, le profil de son acquéreur l'est davantage.CGI est en effet une société d'origine québécoise plus petite que sa proie, qui n'a jamais vraiment réussi à s'extraire de son territoire nord-américain. Deux ex-membres français du directoire de Logica figurent dans le nouvel organigramme. Serge Dubrana, un ancien d'Unilog ? la SSII française historique rachetée par Logica en 2005 ? aura en charge l'Europe centrale et l'Europe de l'Est. Déjà à la tête de la filiale hexagonale de Logica depuis deux ans et demi, Jean-Marc Lazzari conserve la présidence de la France, à laquelle s'ajoutent celles du Luxembourg et du Maroc.Autre événement majeur de cet été, la fin du feuilleton concernant l'acquisition de Business Solutions (BUS), une entité de Thales Services employant environ 500 personnes, par GFI. Ce dernier a signé le 30 juillet un protocole d'accord avec le groupe industriel. Vent debout depuis des mois contre cette cession, les salariés de BUS ne semblent pourtant pas avoir baissé les bras. Ils évoquent un “ passage en force ” au cœur de l'été. Jouant leur va-tout, les comités d'entreprise de GFI et de Thales Services ont assigné en justice, chacun de leur côté, leur employeur respectif. Les salariés de BUS, plus âgés et mieux payés que ceux de GFI, pointent du doigt le profil de l'acquéreur et affichent leurs craintes quant à leur sort une fois le rachat entériné.Autre rapprochement d'importance, celui entre le spécialiste des infrastructures Osiatis (280 millions d'euros de chiffre d'affaires) et ESR (64,4 millions d'euros), une société présente dans l'intégration d'infrastructures informatiques et télécoms. Osiatis, très actif sur le front des acquisitions, avait déjà racheté, en juin dernier, les activités françaises de développement applicatif de BT Global Services. Quant à l'intégrateur télécoms Spie Communications, il met la main sur la filiale d'infogérance Apax (58 millions d'euros, 1 030 salariés) issue de la fusion, en 2006, des activités d'infogérance d'Apax et de Getronics France, filiale du groupe néerlandais.
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