SSII : les salaires à l'embauche n'ont pas décollé en 2010

En dépit des signes de reprise, les sociétés de services ont réussi, l'an dernier, à contenir leur masse salariale. S'établissant à 36 K?, le salaire moyen à l'embauche ne progresse que légèrement. La cuvée 2011 s'annonce d'ores et déjà meilleure.
Pas d’effet de rattrapage sur les bulletins de paie des salariés de SSII. En dépit des tensions sur certains profils et les discours ambiants évoquant le retour de la pénurie, les nouvelles recrues en sociétés de services n’ont que faiblement perçu les effets de la reprise du marché amorcée l’an dernier.
Selon l’Apec, qui a sondé 415 SSII pour son étude annuelle, la rémunération moyenne à l’embauche des informaticiens prestataires s’élève à 36 K€ en 2010, soit 1 000 euros de plus qu’en 2009, année noire pour le secteur.
Ce salaire moyen est inférieur à celui observé chez les cadres hors SSII qui se situe, lui, à 37 K€. La fourchette s’est aussi resserrée : 80 % des salaires des embauches des informaticiens se situent entre 28 et 47 K€. Ce qui, d’après l’Apec, « atteste d’une contraction des salaires à l’embauche par rapport à l’an passé. »
Les fonctionnels en haut de la grille

Les experts fonctionnels de la maîtrise d’ouvrage affichent la rémunération la plus élevée (40 K€), loin devant ceux de l’informatique industrielle (37 K€). A l’autre bout du spectre, les professionnels du web et les spécialistes de la catégorie Systèmes, réseaux, données accusent la moyenne la plus basse (33 K€).
Prime à l'expérience

En SSII comme ailleurs, les rémunérations à l’embauche sont fonction de l’expérience de la personne recrutée : 31 K€ en moyenne pour un jeune diplômé contre 45 K€ pour un cadre affichant plus de dix ans de pratique. Les cadres possédant entre cinq et dix ans d’expérience ont, eux, bénéficié d’une hausse de leur salaire médian de 5 000 euros (43 K€ contre 38 K€ en 2009).
La situation professionnelle a également un impact. Hors jeunes diplômés, le salaire à l’embauche moyen proposé aux personnes en activité est de 4 000 euros plus élevé que celui proposé aux demandeurs d’emploi (respectivement 39 K€ et 35 K€).
Marge de négociation faible

Autre constat qui ne surprendra pas, les salaires proposés sont conformes à ceux envisagés en amont dans 82 % des embauches. Depuis deux ans, la part des salaires revus à la hausse ne cesse d’ailleurs de chuter.
« Ceci indique vraisemblablement une plus faible capacité des cadres à négocier leurs salaires dans un contexte conjoncturel où les prix, composés essentiellement par la masse salariale, doivent être contenus », estime l’Apec.
Une fois encore, les experts de la maîtrise d’ouvrage et du fonctionnel s’en sortent le mieux : 23 % d’entre eux étant embauchés à un salaire plus important que celui envisagé au départ.
Le niveau d’expérience constitue le premier motif d’ajustement des salaires (33 %). Le manque de postulants se situe en deuxième position des raisons évoquées (20 %), devant l’alignement du salaire sur les prétentions salariales du candidat (17 %).
Les cadres en poste mieux lotis

En ce qui concerne cette fois les salariés en poste, la rémunération moyenne dans les entreprises informatiques s’établit à 49 K€. La part des informaticiens ayant été augmentés a progressé, passant de 34 % en 2009 à 45 % en 2010.
Ces augmentations sont avant tout individuelles : 9 % seulement des employés des services informatiques ont bénéficié d’augmentations collectives contre 28 % dans le secteur des bancassurances.
L'année 2011 s’annonce sous de meilleures auspices encore, puisque 83 % des entreprises informatiques interrogées par l’Apec indiquent qu’elles ont ou qu’elles vont distribuer des augmentations dans l’année, soit 12 points de plus que l’an passé.
Plus des deux tiers d’entre elles anticipent une augmentation de leur masse salariale en 2011. Une hausse due également aux embauches soutenues « Dans ce secteur, et notamment dans les SSII, la hausse des recrutements pour de nouveaux projets pourrait expliquer en partie cette augmentation », rappelle l’Apec.
-
eloxmen
y'a pas que les salaires qui comptent mais aussi la règlementation du secteur info chez ssii devenu des boites interim avec des agissements inhumains !!!
faut bien définir qui fait quoi dans quelle condition avec un tel salaire de mérite en respectant les heures du travail et bien définir le terme cdi chez une ssii ?!!!! -
labougie
Il me semble avoir compris malgré ce charabia que les salaires ne progressaient pas, que ce soit à l'embauche ou avec ancienneté, les gens du travail se sont bien aperçu que, malgré les milliards accordés gracieusement par l'état donc avec nos impôts aux grandes entreprises, les salaires sont restés bloqués et pendant ce temps-là le coût de la vie a augmenté énormément ; il en est de même pour les retraites, augmentation dérisoire !!
Alors le concret ce n'est pas le bla-bla de cet article, c'est en réalité la constatation réelle de la baisse des salaires et des retraites depuis l'euro et que ce gouvernement n'a rien fait pour améliorer la situation, sinon faire plaisir aux plus riches.
Votre opinion