STMicro renoue avec les bénéfices mais craint pour son activité

Revenu dans le vert au troisième trimestre, le fabricant de semi-conducteurs redoute que l'accalmie ne soit que de courte durée devant l'affaiblissement prévisible de la demande. Un avertissement très mal accueilli en Bourse.
STMicroelectronics a publié mercredi un résultat net part du groupe positif au troisième trimestre à 72 millions de dollars, mais s'attend à un ralentissement de son activité au quatrième trimestre. Le fabricant franco-italien de semi-conducteurs, présidé par Carlo Bozotti, avait enregistré une perte nette de 142 millions de dollars sur la même période l'an passé.
Son chiffre d'affaires a déjà reculé de 6,3%, à 1,88 milliard de dollars de juillet à septembre, sous l'effet principalement « de l'arrêt planifié des ventes de produits hérités de ST-Ericsson » mais aussi d'une baisse de la demande au mois d'août, selon le groupe.
La filiale conjointe avec Ericsson dans les semi-conducteurs pour les téléphones mobiles a été une source d'importantes pertes durant plusieurs trimestres. « Nos performances ont été solides lors de ce troisième trimestre, en amélioration sur un certain nombre d'indicateurs par rapport au même trimestre de l'année précédente », a expliqué à l'AFP le directeur général de STMicroelectronics Jean-Marc Chery.
La marge brute s'est établie à 34,3% et la marge opérationnelle à 4% (hors coûts de restructuration et provisions pour dépréciation) alors que le flux de trésorerie disponible est de 140 millions de dollars. Le groupe s'est fixé l'objectif d'une marge opérationnelle d'environ 10% à partir de la mi-2015 mais la plupart des analystes estiment qu'il ne sera pas atteint dans les délais impartis.
Mercredi vers 12H00 (11H00 GMT), le titre du groupe plongeait de 9,17% à 5,05 euros, affecté par la dégradation des perspectives de croissance.
« L'affaiblissement de la demande que nous avons constatée au mois d'août, notamment sur le marché de masse et dans les microcontrôleurs, a freiné la progression attendue du chiffre d'affaires par rapport au deuxième trimestre », a souligné Jean-Marc Chery. « Le phénomène s'est poursuivi au mois de septembre et, au quatrième trimestre 2014, nous prévoyons désormais une baisse séquentielle du chiffre d'affaires d'environ 3,5% », a-t-il indiqué.
L’exemple récent d’IBM
La marge brute devrait s'établir sur les trois derniers mois de l'année autour de 33,8% en raison de l'impact négatif attendu d'une hausse significative des charges de capacité de production inutilisées par rapport au troisième trimestre.
Le titre du fabricant de semi-conducteurs a déjà été chahuté au cours du mois d'octobre après l'avertissement sur résultat lancé par son concurrent américain Microchip Technology, qui a mis en garde contre le risque d'une correction pour l'ensemble de l'industrie du semi-conducteur. IBM a ainsi récemment accepté de payer 1,5 milliard de dollars à GlobalFoundries, une société à capitaux émiratis, pour qu'il reprenne ses activités déficitaires de fabrication de puces.
Le cours de bourse de STMicroelectronics, sorti du CAC40 en décembre 2013, a été divisé par trois en une dizaine d'années, son principal client, l'équipementier téléphonique finlandais Nokia, ayant raté le virage des smartphones.
En ligne avec les perspectives dévoilées par ses principaux concurrents, le recul des ventes du groupe devrait toucher dans les prochains mois l'ensemble de ses segments de produits à l'exception de sa division regroupant les systèmes micro-électromécaniques et les capteurs. Celle-ci profitera de la montée en volume de produits tels que les microphones analogiques, les nouveaux gyroscopes 6 axes et les contrôleurs d'écran tactile.
Un plan d'économie de cent millions d'euros
Afin de répondre à ce ralentissement, STMicroelectronics a annoncé la mise en place d'un plan visant à économiser 100 millions de dollars en données annualisées dans le courant du troisième trimestre de 2015, avec des réductions de coûts provenant des synergies dégagées par le regroupement des produits DCG et IBP.
A compter du quatrième trimestre de cette année, DCG et IBP seront en effet regroupés dans une seule organisation appelée DPG (Digital Product Group) qui se concentrera notamment sur la photonique sur silicium et les produits différenciés pour l'imagerie.
Par ailleurs, dans le cadre de ce plan d'économies « une révision des effectifs au sein du segment Solutions de traitement embarquées devrait affecter environ 450 employés dans le monde », selon Jean-Marc Chery.
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