Syntec numérique lance la commission Femmes du numérique

Pour féminiser le secteur et promouvoir l'égalité hommes/femmes, Viviane Chaine Ribeiro, présidente de Lefebvre Software, veut ainsi mener une réflexion au sein du syndicat professionnel.
Jeudi 15 mars, Syntec numérique lançait en grandes pompes la commission Femmes du numérique sous le thème « Les femmes, une opportunité pour le numérique ; le numérique, une opportunité pour les femmes ». Lors de cette soirée, Nicole Ameline, députée du Calvados, ex-ministre chargée de la Parité et de l’Egalité professionnelle, et marraine de la commission, s’est longuement exprimée sur l’exemple que devait donner la France en matière de reconnaissance de la femme dans l’entreprise.
Présidée par Viviane Chaine-Ribeiro, PDG de Lefebvre Software, cette commission a pour objectif de mettre en avant, auprès des jeunes filles et jeunes femmes, l’attractivité du secteur du numérique et de promouvoir l’égalité hommes/femmes dans cet écosystème. Car, selon l’étude commandée par la commission à Markess International et qui sera désormais réalisée chaque année, il y a fort à faire. « Sur les 42 entreprises adhérentes à Syntec numérique interrogées, l’effectif féminin à la fin 2011 est de 25 % contre 48 % dans la population active en France », déclare Sylvie Chauvin, présidente de Markess International.

Rémunération : des inégalités importantes
Côté recrutement, la situation n’est guère plus brillante, puisque 22 % de femmes seulement ont été embauchées en 2010, contre 25 % en 2008. « Mais attention ! se défend Guy Mamou-Mani, président de Syntec. Qu’on ne vienne pas nous taxer pour cela. Nous embauchons peu de femmes car elles sont très peu nombreuses sur notre secteur. »
En revanche, il est plus difficile pour les entreprises de se dédouaner de la situation de la rémunération. «. Dans la catégorie employés et techniciens, la différence de salaire entre hommes et femmes est de 6 %. Au niveau ingénieurs, consultants et cadres, elle est de 10 %, constate Sylvie Chauvin. Mais la situation est encore pire pour les cadres dirigeants, avec 37 % de différence. »
Pourtant, plus de 80 % des entreprises interrogées disent avoir lancé des initiatives pour satisfaire le décret du 7 juillet 2011 relatif à la mise en œuvre des obligations des entreprises pour l’égalité professionnelles entre les femmes et les hommes. Pourtant, selon l’étude de Markess, seules 19 % des sociétés ont réellement mis en place un plan d’action.
Plusieurs actions seront menées
Au regard de ces résultats, il est clair que la commission a du pain sur la planche. Parmi les actions qu’elle entend mener : la présentation de « rôles modèles » à travers des vidéos de femmes parlant de leur expérience professionnelle, l’actualisation et la féminisation de fiches métier et l’organisation d’une « route du numérique au féminin » en régions afin de rencontrer écoles, universités, lycées, associations, etc. Enfin, un guide à l’usage des PME sera rédigé pour les instruire sur les obligations légales en matière de parité et d’égalité professionnelle et pour leur expliquer comment recruter les femmes.
Objectif : augmenter en un an de 6 % la part des femmes dans le recrutement des adhérents de Syntec numérique. Rendez-vous pour un point dans un an.
Votre opinion