Syntec Numérique prépare un vaste plan de formation au numérique

Reconversion des informaticiens au chômage, insertion des jeunes sortis du système scolaire? Le syndicat professionnel entend se mobiliser sur le terrain social en 2014.
2014 sera l’année de la formation pour Syntec Numérique. A l’occasion de ses vœux, Guy Mamou-Mani (photo), son président, a exposé un vaste plan de formation au numérique. Un « programme à 360 degrés » qui s'adresse à tous les publics, « des enfants de maternelle aux doctorants ». L’idée aurait germé à l’occasion du « déjeuner numérique » de François Hollande en octobre. Invité à l’Elysée, Guy Mamou-Mani faisait valoir au président de la République les nombreux débouchés offerts par la filière.
Ce plan - dont il n’a été présenté que les contours - comprend plusieurs volets. Sur la lancée de la campagne de communication des S'Nums, il s’agit tout d’abord de valoriser les métiers du numérique auprès des collégiens et des lycéens afin de les inciter à poursuivre leurs études dans cette voie. Introduite qu'en 2012 pour les élèves de terminale S, l'option « Informatique et sciences du numérique » (ISN) pourrait être généralisée.
Former les « décrocheurs » au numérique
Le syndicat patronal des SSII et des éditeurs entend aussi s’attaquer au fléau du chômage. «C’est tout le paradoxe de notre profession. Des pénuries existent sur certaines compétences alors que nous déplorons 38 000 chômeurs. »
Pour réduire le nombre d’inscrits à Pôle emploi, Syntec Numérique entend s’inspirer de l’initiative bretonne Pen Breizh. Les acteurs de l’emploi, dont Pôle emploi, sélectionnent des demandeurs d’emploi, les forment et les entreprises s’engagent à les recruter.
Autre population visée : « les décrocheurs ». A savoir des jeunes sortis du système scolaire, notamment issus des quartiers dits sensibles, qui pourraient être formés aux métiers du numérique. Syntec Numérique veut apporter son soutien à des écoles de codeurs ouvertes aux autodidactes telles que la Web@cadémie, l’Ecole de la Découverte ou WebForce3. La Branche Syntec-Cinov entend aussi participer au financement et à la formation via le Fafiec, l’organisme paritaire collecteur agréé (OPCA).
Enfin, et surtout, les 1 200 adhérents de Syntec Numérique pourraient offrir des offres de stage et d’emploi à ces jeunes. Sans compter les DSI des donneurs d’ordres de ces prestataires. « Une grande banque va s’associer à nous dans cette opération », se réjouit Guy Mamou-Mani. « D’autres clients vont nous rejoindre ». A charge pour Olivier Coone, délégué à la formation à Syntec Numérique de mettre en musique ce vaste programme.
Coïncidence ? Cette annonce du président de Syntec Numérique intervient au lendemain d’un discours remarqué de Michel Sapin au siège de Google France. Le ministre du Travail mise lui aussi sur le numérique pour insérer les jeunes « décrocheurs » et reconvertir les demandeurs d’emploi.