Inscrivez-vous gratuitement à la Newsletter BFM Business
L'Europe entend harmoniser les moyens de paiement en euros. A commencer, dès janvier 2008, par les virements et les cartes bancaires. Suivront les prélèvements. De profondes mutations en vue.
En 2012, effectuer un prélèvement ou un virement dans toute l'Europe ne coûtera pas plus cher et sera aussi rapide qu'une opération domestique. Cette harmonisation européenne concerne aussi bien les transferts de gros montants
entre banques via le projet Target II que les paiements de détail avec Sepa (Single Euro Payment Area ou Espace unique de paiement en euros).Le chantier Sepa couvre l'Europe des 25, ainsi que l'Islande, le Liechtenstein, la Norvège, et la Suisse. De loin le plus important, celui-ci oblige les banques à réorganiser leur back office. En effet, selon une étude réalisée
par Capgemini et la banque ABN Amro, 85 % du volume de transactions ne sont pas conformes aux spécifications Sepa, définies par le Conseil européen des paiements.A l'exception des chèques, qui restent du ressort de chaque pays, ces règles toucheront, dès le 1er janvier 2008, les virements SCT (Sepa Credit Transfert) et les cartes bancaires conformes au SCF (Sepa
Card Framework). Suivront, après la transposition de la directive en novembre 2009, les prélèvements SDD (Sepa Direct Debit). Avec, en 2012, l'abandon des systèmes de paiement nationaux.Cette période transitoire sera mise à profit par les DSI pour convertir le code banque et le relevé d'identité bancaire en références internationales (BIC/Iban) et adopter le format XML ISO 20022 pour les échanges interbancaires
avec les nouvelles plates-formes européennes de compensation des paiements. Lesquelles auront à traiter les virements et prélèvements transfrontaliers, puis domestiques.
Sepa, plus coûteux que le passage à l'euro
Comme le souligne Hervé Sitruk, président de la société de conseil Mansit, les nouvelles règles de gestion relatives aux SDD obligent les banques à réécrire en profondeur leurs chaînes de traitement. Pour les petits et moyens
établissements se pose, du coup, le problème de la rentabilité du passage au Sepa. Il devrait, en effet, se révéler plus coûteux que celui de l'euro, alors que les règlements transfrontaliers ne représentent que 2 % des échanges.Seule solution pour les banques : automatiser au maximum les opérations et favoriser la mutualisation des back offices. Emergent donc de véritables usines de traitement des flux bancaires. Un mouvement mené par des acteurs
comme BNP Paribas ou ING pour les SCT et SDD, ou par des ténors de l'informatique tels Atos Origin, Experian, First Data, ou EDS. Et pour les établissements qui ne sont pas prêts à externaliser leurs flux, les éditeurs du secteur (Axway, Sab, Viveo,
etc.) offrent déjà des progiciels conformes à Sepa.
Votre opinion