Télécoms : l'emploi à nouveau sous tension chez les opérateurs

Le rachat de SFR et son impact sur ses rivaux inquiètent les syndicats de ces opérateurs. Orange n'est pas épargné avec la remontée des suicides de salariés.
Le secteur des télécoms fait face à la perpective d'un grand chambardement lié à la vente de SFR, source de tension sociale sur l'emploi dans la filière.
Dès l'annonce des négociations exclusives entre Numericable et Vivendi pour le rachat de SFR, les syndicats se sont montrés très prudents. Malgré les engagements publics et écrits sur l'emploi de Patrick Drahi, patron d'Altice (maison-mère de Numericable), les syndicats de SFR (9 000 salariés) restent vigilants.
Dans la foulée de l'annonce des négociations avec Numericable, Damien Bornerand (CGT) a estimé de son côté qu'il fallait « au moins des garanties sur trois ans une fois que la fusion est effective ».
Il restera à voir de quelle nature et sur quelle durée, seront formalisés les engagements sur l'emploi qui seront inscrits dans les licences SFR (lorsqu'elle sera transférée à nouvel actionnaire), comme s'y est engagé par écrit, Patrick Drahi.
Chez Bouygues, candidat écarté au rachat de SFR, Azzam Ahdab (CFDT) a récemment estimé que le fait de ne pas avoir été choisi ne devait pas être utilisé pour justifier des réductions d'effectifs. "« On a dégagé des milliards pour racheter SFR. Cela ne s'est pas fait. Utilisons ces milliards pour une stratégie en faveur de l'emploi! », a-t-il suggéré
Les syndicats estiment Orange à la merci de l'évolution du secteur

Chez Orange, les tensions sociales se sont avivées. « On est un peu à la merci de l'évolution du secteur. Chez Orange, on ne passe pas à côté », note Laurent Riche, représentant CFDT chez Orange, le deuxième syndicat du groupe.
Selon la CGT, seul un départ sur quatre sera remplacé d'ici 2016 et 2 700 postes ont déjà disparu en 2013, ce qui « pèse de plus en plus sur le moral des salariés ».
Mardi 18 mars 2014, l'observatoire du stress et des mobilités forcées de l'opérateur a chiffré le nombre de ces suicides à dix depuis le début de l'année. C'est « presque autant qu'au cours de toute l'année 2013 », a souligné l'organe, créé peu avant la vague de suicides qui avait déstabilisé le groupe (et son PDG de l'époque, Didier Lombard) en 2008-2009.
Laurent Riche (CFDT) juge, de son côté, difficile de faire le lien entre les tensions du secteur et les suicides. Mais, dit-il « le secteur est en tension, ça on ne peut pas le nier ». Le médiateur du groupe doit rencontrer, vendredi 21 mars 2014, les représentants du personnel.
Lire aussi :
- Dix nouveaux cas de suicide chez Orange, depuis le début de l'année (publié le 18 mars 2014)