Témoignage : la galère d'un ingénieur tunisien en France

Depuis sept ans, Khaled enchaîne les contrats et les situations précaires en France. Des visas de tourisme de ses débuts aux salaires déclarés pour moitié, son récit est édifiant.
Khaled (*), marié, deux enfants, travaille en France depuis 2004, pour le compte de clients finals et de SSII françaises. Son témoignage illustre la situation vécue par nombre d’ingénieurs maghrébins à qui l’on fait miroiter monts et merveilles pour leur faire passer la Méditerranée.
« Au début, je suis venu en France avec des visas de tourisme. Pour respecter la limite fatidique des 90 jours je devais, à intervalles réguliers, passer et repasser l’espace Schengen. Ce manège a duré trois ans. Trois ans durant lesquels, j’étais censé faire du shopping en France. J’étais alors payé sur la base d'un salaire tunisien, avec un complément de 80 euros par jour de frais de séjour. Compte tenu de la cherté de la vie, je devais partager les chambres d’hôtel avec des collègues.
A partir de 2007, les choses se sont arrangées. J’ai pu bénéficier du nouveau dispositif en faveur des jeunes professionnels qui simplifie les procédures d’autorisation. Comme son nom l’indique, il permet à des jeunes de moins de 35 ans de travailler pendant une période d’un an, renouvelable six mois.
J’avais cette fois un contrat de droit français, mais seule la moitié du salaire était déclarée. Avec une fiche de paie de 1 800 euros, sans feuille d’imposition ni garant… J’ai mis un an pour trouver un appartement en région parisienne et encore grâce à la compréhension d’une bonne âme.
Pas de RTT ni d’heures supplémentaires
Fin 2008, j’ai enfin pu signer un CDI, mais il y avait toujours un dessous de table qui représentait un quart du salaire. Je me faisais sucrer cette somme quand la conjoncture était mauvaise et que les intercontrats se multipliaient.
Depuis janvier de cette année, les choses se sont normalisées. Je reçois la totalité du salaire. Seul hic, je suis payé trente-cinq heures tout en travaillant plus sans bénéficier pour autant d’heures supplémentaires ni de RTT. Pas de Ticket-Restaurant ou de remboursement de la carte RATP.
Avec le temps, j’ai appris à relativiser et à tenir tête. Pour me renvoyer durant la crise, on m’a annoncé que je devais démissionner, puis resigner un contrat. J’ai refusé. Heureusement, l’intérêt des missions confiées ici en France m'aide à m’accrocher. »
(*) Le prénom a été modifié
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entrepreneur tunisien
Ce témoignage finit comme même bien. N'est ce pas? Je ne crois pas aux situations paradisiaques où tout est bien du début à la fin. Comme ça a été dit dans l'un des commentaires, tant qu'il y a des procédures, des quotas, des visas ...il y a des profiteurs. L'essentiel dans tout ça est de savoir ce qu'on veut à la fin.
Je suis aussi d'accord avec un autre commentaire qui conseille de passer par des structures plus petites dirigées par des personnes plus 'compréhensives' (et qui ont peut être vécu eux mêmes la même situation des années avant ...)
Cependant, ce que je n'aime pas dans ce témoignage, surtout par rapport à son timing, l'idée générale qu'il véhicule qui est de dire qu'il y a des procédures administratives qui sont en train d'être abusées et que des pauvres immigrés en souffrent ... ce qui (1) n'est pas complètement vrai et (2) aidera à fermer des portes qui ont aidé pas mal de gens (dont celui qui a fait ce témoignage). -
entrepreneur tunisien
Ce témoignage finit comme même bien. N'est ce pas? Je ne crois pas aux situations paradisiaques où tout est bien du début à la fin. Comme ça a été dit dans l'un des commentaires, tant qu'il y a des procédures, des quotas, des visas ...il y a des profiteurs. L'essentiel dans tout ça est de savoir ce qu'on veut à la fin.
Je suis aussi d'accord avec un autre commentaire qui conseille de passer par des structures plus petites dirigées par des personnes plus 'compréhensives' (et qui ont peut être vécu eux mêmes la même situation des années avant ...)
Cependant, ce que je n'aime pas dans ce témoignage, surtout par rapport à son timing, l'idée générale qu'il véhicule qui est de dire qu'il y a des procédures administratives qui sont en train d'être abusées et que des pauvres immigrés en souffrent ... ce qui (1) n'est pas complètement vrai et (2) aidera à fermer des portes qui ont aidé pas mal de gens (dont celui qui a fait ce témoignage). -
Tor31
Quand on n'a pas le droit de travailler dans un pays, il est de notoriété publique que l'on se fait généralement Enfler.
Pour avoir des pratiques pareilles, je parierais donc sur des petites boites qui avec un peu de chance sont dirigées par un Arabe ce qui règle d'office le problème de Racisme qui est sous entendu dans tout ce blabla!
La bise les émotifs. -
Cana5962
Pour vous informer, je connais un pays qui reçois les français avec les bras ouverts s'ils sont diplômés, le CANADA, et il y a bel et bien de profiteurs !! Je viens de là donc je peux le dire !! Et pour ce qui est des idées préconçues, contrairement à ce que vous pourriez croire, nous aussi ici, nous ne sommes pas traités à l'hauteur, bien au contraire ! Moi en étant d'origine espagnol donc méditerrané, je suis traité comme arabe et par conséquent mis à l'écart tout simplement ! J'étais recruté à Montréal pour venir travailler à La Défense et je me suis pacsé par la suite, et c'est là que mes problèmes ont commencé ! Inacceptable tout simplement en plein 21e siècle !
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bart-rennes355
Je ne connais aucun pays au monde qui laisse entrer et s'installer comme ça des gens!
Allez à l'étranger vous installer, vous verrez comme c'est aussi galère même en étant 'français' !
Vous trouverez des milliers de Français aux états-unis, en thailande, en chine, au japon, en inde,... qui ont EXACTEMENT les mêmes problèmes, alors arrêtez avec vos idées préconçus. -
doudadouda11
Vous ne risquez pas d'avoir le même traitement ne vous inquiétez pas. Nous les arabes nous avons le chic d'être traités comme des moins que rien dans la plupart des cas.
Je ne suis pas du tout étonné du récit de Khaled et j'admire sa persévérance et son désir de toujours avancer et de tenir bon. J'ai fais mes études en France et je suis retournée dans mon pays pour travailler parce que pendant mon cursus il fallait que je fasse des stages et j'ai toujours été rejetée pour des causes "débiles". Je ne pouvais accéder à un stage qu'à travers des connaissances. Je travaille en Tunisie dans des conditions plus difficiles mais au moins je garde ma dignité.
Courage à Khaled et chapeau bas. -
slockstone
Effectivement le parcours semble difficile, je ne pensais pas qu'il pouvait y avoir tant de "magouilles" pour profiter d'un étranger. Je suis français et souhaite m'expatrier, j'espère ne pas me confronter à ce genre de pratiques douteuses.
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