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Les recrutements de consultants se feront moins sélectifs. Conséquence d'une concurrence accrue entre les SSII, notamment pour le secteur financier. 2007 sera l'année idéale pour changer de métier.
Les besoins fonctionnels des SSII et de leurs clients s'avèrent de plus en plus complexes et spécifiques. Or, les termes utilisés dans les offres d'emploi et les discours des recruteurs ont rarement été si généraux. Paradoxe ou
difficulté de communication ? Ni l'un ni l'autre. En réalité, la tension observée sur le marché de l'emploi des consultants se confirme pour 2007. Du coup, les recruteurs ne peuvent plus se permettre d'exclure a priori des compétences.En témoigne cette description de poste on ne peut plus sibylline : ' Le consultant participe à la réalisation d'un projet de mise en place de système d'information ou de réorganisation des processus métier.
Il collabore activement aux réunions de définition des besoins du client et intervient sur la mise en place opérationnelle du nouveau système. Il développe des compétences dans un domaine fonctionnel (chaîne logistique, RH...) ou dans un
secteur d'activité (banque-finance, secteur public...).
La palme aux spécialistes banque-assurance
Autrement dit : le consultant de SSII est destiné à participer à tout type de projet, sous toutes ses formes, et dans tous les domaines : maîtrise d'ouvrage ou maîtrise d'?"uvre, fonctionnel ou métier, en régie ou au
forfait. Sans oublier le fameux front office, nouvelle désignation des informaticiens en contact avec le client, et qui transmettent les travaux à réaliser à des équipes internes ?" en back office ?"-, résidant dans les centres
de services, en province ou en offshore.Chez les grands prestataires, la règle des 80/20 liée aux centres de services s'appliquera en 2007. Ainsi, 20 % des 2 500 embauches prévues l'an prochain chez Atos Origin concerneront les consultants, pour 80 % de
profils techniques, de management, et autres. En revanche, les prestataires de taille plus modeste portent leurs efforts de recrutement sur les profils techniques.En fait, les besoins des SSII sont de plus en plus précis. En particulier pour l'année prochaine. Les deux grandes dominantes pour 2007 ne font que conforter les tendances observées depuis le début de la reprise, en 2005 : les
spécialistes banque-finance et assurance conservent la palme. Talonnés dans les prochains mois par les consultants en PGI, dont les besoins se font aussi criants.Issus d'écoles d'ingénieurs ou d'universités, débutants comme confirmés... Tout est bon. ' Le recrutement ne se base pas sur des profils, mais sur des talents ', assène la petite
SSII Amphaz (350 personnes). Spécialisée dans la business intelligence, et qui recrutera 80 personnes dans les prochains mois. Cette tendance générale s'accentuera l'an prochain. Quant au dosage entre débutants et confirmés, il s'adapte
aux dures lois de la réalité.
Les SSII moins regardantes sur certains parcours
Les prestataires spécialisés dans les systèmes d'information bancaires et financiers le savent mieux que quiconque : le recrutement de consultants pointus s'apparente à une foire d'empoigne ! Des candidats retenus qui
changent d'avis au moment de signer le contrat de travail est un symptôme qui ne trompe pas. Et qui se manifeste très fréquemment ces derniers temps ?" en particulier dans le secteur financier.Du coup, les SSII sont moins regardantes sur les parcours de leurs recrues. La plupart, d'ailleurs, ont renoncé à dénicher la fameuse double compétence technique et banque-assurance : elle est introuvable ! Alors, pour
s'adjuger ces profils à double casquette, les recruteurs n'ont d'autre choix que d'incorporer des profils techniques, qu'ils formeront ensuite aux spécificités fonctionnelles des banques et établissements financiers.Depuis cette année, les vannes de l'université sont donc grandes ouvertes. Mais cet appel d'air ne suffit pas. ' Outre les classiques ingénieurs, diplômés d'écoles de commerce, ou titulaires de Masters en
banque-finance, nous intégrons des profils ayant passé plusieurs années dans les grandes banques, et qui décident de s'orienter vers le conseil ', indique ainsi Hervé Dusart, responsable du recrutement et des affectations
pour CGI France.Pas de doute, donc : quels que soient leur profil ou leur métier actuel, ceux qui peuvent attester d'un parcours dans ce secteur pourront sans peine changer d'employeur, et même de métier !
La formation en interne s'accentue
Après quelques années moroses, les projets liés aux PGI ont redémarré depuis 2005. Et les commandes affluent davantage encore pour l'an prochain. Pour preuve, la multiplication des centres de services dédiés aux PGI, tant en France
qu'à l'offshore. Mais pour confier les travaux à ces centres, les SSII ont besoin d'une armée de consultants proches du client, en maîtrise d'ouvrage comme en maîtrise d'?"uvre. Or, dans ce domaine aussi, les ressources manquent.La politique de formation entamée depuis peu dans les grandes SSII va perdurer : la plupart des grands prestataires ont lancé d'importants programmes d'enseignement, destinés en priorité aux jeunes diplômés. Ainsi Sopra
poursuit-elle la formation des jeunes fraîchement embauchés sur les PGI ?" en particulier sur SAP ?" dans tous les métiers concernés : logistique, achats, production, etc. Des actions qui peuvent s'avérer lourdes, et donc
coûteuses pour l'entreprise : ' Sur SAP, la formation peut durer jusqu'à quatre mois ', précise-t-on chez Sopra.Pour tous ceux dont les carrières tardent à démarrer ou stagnent, ces milliers d'offres de postes de consultants sont à étudier avec attention. Jamais les SSII n'ont ouvert aussi largement leurs portes depuis l'éclatement de la bulle
internet. Et n'oublions pas qu'en termes de stabilité d'emploi, la perspective est meilleure pour ces consultants en contact direct avec les clients que pour leurs homologues purs techniciens, potentiellement menacés par l'offshore.
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