Bien vérifier une application avant son lancement sur smartphone semble être une évidence. Pourtant “ nombre d'entreprises nous demandent de faire cette opération après la mise en ligne, ou à la suite de commentaires négatifs. Ou alors parce que le directeur général a téléchargé sur son iPhone une application qui “ plante ” ”, constate Guillaume Gimbert, directeur commercial de Stardust, société spécialisée dans les tests d'applications mobiles. Un retour du terrain qui corrobore une étude(*) publiée en septembre par Capgemini, Sogeti et HP, révélant que seules 31 % des entreprises testent leurs applications avant de les diffuser pour la première fois. Et ce, qu'elles soient destinées aux collaborateurs de l'entreprise ou au grand public.
Manque d'outils et de méthodes
Cette omission tient d'abord à la technique. Ainsi, comme pour tout applicatif, la première phase des tests consiste à identifier les bogues éventuels. Une étape qui se complique si les développements font appel au cloud, via des services web, par exemple. Cela peut alors devenir difficile de savoir si un problème d'exécution a pour origine le code source ou un service tiers. Plus généralement, selon cette étude, près des deux tiers des entreprises interrogées considèrent que l'absence d'outils et de méthodes spécifiques serait le facteur majeur qui expliquerait cette absence de tests.“ Vérifier les applications sur tous les terminaux, avec tous les systèmes et sur tous les réseaux reste une gageure ”, reconnaît Dominique Raviart, responsable recherche pour NelsonHall, un cabinet anglais qui propose des prestations dans ce domaine. Pourtant, si une approche exhaustive demeure difficile à mettre en œuvre, des sociétés comme Keynote Systems, Perfecto ou Cognizant commercialisent des solutions. Et, pour le sur-mesure, “ des laboratoires et des éditeurs recréent des réseaux virtuels à la demande ”, précise Dominique Raviart. Par exemple, pour tester si l'application fonctionne à l'international à travers le roaming.Méconnaissance des enjeux
Cependant, pour Guillaume Gimbert, le frein majeur n'est pas uniquement technique. “ Les entreprises ne perçoivent pas encore tous les enjeux découlant d'une mauvaise qualité du logiciel ”, affirme-t-il. Conséquence, investir dans des tests avant l'apparition de problèmes ne paraît pas indispensable pour nombre d'entre elles. Ce n'est que lorsque les premiers bogues apparaissent que les entreprises s'aperçoivent de leur bévue. Et pour cause : “ Les coûts de correction sont souvent lourds ”, souligne Guillaume Gimbert. Qui remarque qu'“ Accord Hotel, le magazine Le Point et le PMU nous ont inclus dès le départ dans le cycle de développement des applications mobiles suivantes ”.(*) Etude “ World Quality report 2012-2013 ” réalisée par Capgemini, Sogeti et HP.
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