A l'aéroport Toulouse-Blagnac, le projet est d'offrir aux passagers la possibilité de circuler dans l'enceinte en utilisant la fonctionnalité NFC de leur téléphone. Depuis mai dernier, une cinquantaine de passagers participent à l'expérience sans contact et évoluent dans l'aérogare avec le smartphone. Pourquoi ce choix technologique ? “ Nous avons réalisé une enquête et, sur 75 % des passagers qui disent vouloir se servir d'un titre dématérialisé sous forme d'image numérique, seuls 3 % parviennent réellement à s'en servir, explique Laurent Verbiguié, responsable informatique et innovation de l'aéroport Toulouse-Blagnac. A l'étape du contrôle, il faut trouver le MMS, ne pas sortir le mauvais. Le téléphone se met parfois en veille au mauvais moment… Bref, la dématérialisation fonctionne, mais dans l'usage, elle n'a pas montré ses bénéfices. Et au niveau des compagnies aériennes, plus le passager met du temps, plus la fluidité de traitement est perturbée. ”
Un support pour une multitude de services
Pour appuyer sa décision, Laurent Verbiguié s'est inspiré d'expériences réalisées avec la carte bancaire et a identifié une possible démultiplication des supports détenus par un usager : carte d'abonné, carte d'embarquement, carte d'accès, carte de parking, etc. Un seul support, donc, mais un large portfolio de services associés : “ Lorsqu'on utilise son téléphone pour accéder à l'aéroport ou au parking, il est possible de recevoir simultanément des informations, illustre Laurent Verbiguié. Par exemple, être informé de la porte d'embarquement, du nombre de places disponibles pour se garer et, dans un second temps, mémoriser l'emplacement du véhicule. Concrètement, chaque fois que le passager présente son téléphone, on réveille une application pour aller plus loin que l'usage initial. ”
Pour l'instant, ces services sont encore en cours de finalisation. Seront-ils gratuits ou payants, rien n'est encore tranché. Le modèle économique, cependant, sera différent de celui de la carte bancaire, dans lequel le coût de la transaction est assumé par le commerçant et non par le consommateur. “ Dans le transport aérien, on ne peut pas imaginer qu'à chaque présentation de la carte, les acteurs paient une redevance, conclut Laurent Verbiguié. Il faudra donc que chaque transaction ne coûte rien à personne mais que l'ensemble des acteurs voient leur partie correctement financée. En termes de retour sur investissement, le NFC n'est pas un élément de réduction des dépenses. Il s'agit vraiment d'une démarche visant à faciliter le fonctionnement de l'aéroport et ajouter de nouveaux services. ” La période d'expérimentation est prévue pour se terminer en octobre, avant d'être étendue à l'ensemble des usagers courant 2013, si tout se passe comme prévu.
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