Tous les métiers qualifiés se sont féminisés? sauf dans l'informatique

Alors que la place des femmes parmi les cadres n’a cessé d’augmenter, les métiers de l’informatique font exception. Un rapport sur les stéréotypes garçons-filles apporte des éléments d’explication.
Une fois encore, l’informatique fait figure de mauvaise élève de la mixité. La plupart des métiers exercés par des cadres et des professions intermédiaires se sont très sensiblement féminisés au cours des deux dernières décennies, à l’exception notable de l’informatique. C’est ce que révèle un rapport pour lutter contre les stéréotypes garçons-filles remis ce 15 janvier à Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes.
Alors que les femmes sont déjà majoritaires ou presque dans les métiers de la communication, du médical ou du droit, elles n’occupent qu’un emploi sur cinq dans ce domaine IT. Encore n’occupent-elles pas les meilleurs postes. Peu présentes parmi les ingénieurs (20 %) et surtout les techniciens (11 %), elles restent légèrement majoritaires sur les postes moins qualifiés d’employés et d’opérateurs de l’informatique (55 %). « Dans ce contexte, si les tendances passées sont appelées à se poursuivre, les femmes pourraient être encore moins nombreuses dans le domaine de l’informatique à l’horizon 2020 », s’alarment les rapporteurs.
Méconnaissance des métiers du numérique
Et pourtant, dans les années 1970 les filles étaient nombreuses à s’orienter vers des études d’informatique. Que s’est-il passé ? Plusieurs facteurs sont avancés. L’étude rappelle que l’initiation des jeunes à l’informatique se fait beaucoup via les usages bureautiques et les jeux vidéo plus développés chez les jeunes garçons.
Par ailleurs, « le développement des SSII aurait transformé l’image des débouchés chez les jeunes et désincité les filles ». « La méconnaissance des métiers est assez forte et façonne des représentations très « techniques » du métier, souvent éloignées de la réalité, qui n’attirent pas les filles. Globalement, la question de la conciliation vie familiale/vie professionnelle dans ce secteur reste un frein, dans l’esprit des employeurs »comme dans celui des élèves. » En revanche, le métier d’ingénieur informatique et télécoms est, parmi les professions à féminiser, celui jugé le moins pénible physiquement.
