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La solution BlackBerry n'est plus la seule à livrer vos e-mails en quasi-temps réel. Visto et Seven Networks ont adapté le service aux PDA et smart phones du marché, tout en l'ouvrant aux webmails. Le push est maintenant à la portée de toutes les bourses.
En entreprise, le service mobile de données le plus demandé est l'accès à la messagerie électronique interne, MS Exchange ou Lotus Domino. Au début, il n'était obtenu qu'à l'initiative de l'abonné (mode pull), au prix de laborieux paramétrages du PDA et du serveur de messagerie, et sur les seuls réseaux GSM. Il ne pouvait connaître le succès. Depuis, deux innovations ont changé la donne : le déploiement des réseaux mobiles de données à haut débit de type Always on GPRS-Edge-3G, d'une part, et la mise sur le marché, vers 2000, par le canadien RIM (Research in Motion) de la solution BlackBerry, première technologie d'accès en mode push aux messageries d'entreprise MS Exchange, Lotus Domino et Novell GroupWise, d'autre part. Un serveur, le BlackBerry Enterprise Server (BES) est installé près du serveur de messagerie de l'entreprise. Il détecte les messages arrivés pour l'abonné mobile, les crypte en AES ou Triple DES, puis les renvoie vers cet abonné. Celui-ci est équipé d'un PDA de la série BlackBerry, tribande, tout-en-un et propriétaire, au design si caractéristique, puisqu'il incorpore la fonction téléphonique, le SMS, un clavier Azerty, un écran large (jusqu'à 320 ?- 240 pixels), un dérouleur, la synchronisation des contacts et du calendrier, voire l'accès à internet.
Un public largement séduit
Dans ses premières versions, il s'agissait d'une solution haut de gamme. En 2002, chez SFR, le BlackBerry coûtait 690 euros, auxquels s'ajoutaient 45 euros par mois pour un an d'abonnement et 4 000 euros de licence logicielle pour vingt utilisateurs, puis 560 euros par tranche de dix utilisateurs supplémentaires. Mais comme cette offre était très packagée, elle a séduit avec beaucoup de facilité les opérateurs comme les cadres dirigeants. En cinq ans, RIM a conquis près de cinq millions et demi d'utilisateurs à travers le monde, et pris 24,5 % du marché des PDA. À la suite de SFR, Orange, puis Bouygues Telecom ont eux aussi mis cette offre à leur catalogue, bien que Bouygues Telecom ait déjà le push mail sur son service i-mode, à 9 euros par mois en illimité, à partir des messageries MS Exchange, Lotus Notes et FAI.Depuis, les tarifs de la solution BlackBerry ont quelque peu baissé, mais sa prétendue sécurité de bout en bout a été mise en doute. Les e-mails transitent en effet par des plates-formes de reroutage situées à l'étranger, échappant à tout contrôle des entreprises clientes. Ces plates-formes authentifiant les BES au moyen d'un protocole propriétaire, on pouvait les ' faire tomber '. En août dernier, un consultant en sécurité américain a affirmé en outre avoir réussi à développer un cheval de Troie, le BB proxy. Aussi, les BlackBerry sont-ils proscrits en France dans les industries assujetties au secret défense et les centres de recherche. Pour autant, il n'y a pas lieu de les jeter aux orties. ' La nouvelle version 4,1 du BES est mieux protégée, estime Charles Gresset, directeur technique d'Econocom Telecom, principal installateur de BlackBerry dans les grandes entreprises hexagonales. Et dans les cas extrêmes, nous intégrons le push mail à la PKI de l'entreprise au moyen du logiciel SafeGuard Push-Mail d'Utimaco. '
BlackBerry n'est plus seul
Longtemps seul offreur, RIM est désormais concurrencé par les californiens Visto et Seven Networks. Ceux-ci ont apporté plusieurs innovations : le push mail en marque blanche et vers tout PDA ou smart phone sous Palm OS, Symbian OS, Windows Mobile et Java, à partir non seulement des mêmes messageries d'entreprise, mais également des webmails des FAI sous POP 3 ou Imap. Le pull-push du webmail, paramétré par l'abonné lui-même, est bien sûr financièrement plus à la portée des TPE-PME, voire des particuliers. Il peut ' draguer ' jusqu'à dix comptes de messagerie. Aussi SFR a-t-il complété son offre RIM avec des services Visto ; Orange et Bouygues Telecom, avec des services Seven. RIM a réagi en proposant lui aussi le pull-push du webmail ainsi que des clients légers pour des smart phones sous Windows Mobile de Nokia, Siemens et Sony Ericsson. Il a aussi introduit un Mobile Data Server, permettant aux BackBerry d'accéder également à des applications métiers. Quant à Nokia, il n'a pas réussi sa percée, mais il vient d'absorber la technologie Intellisync, déjà proposée par plus de trente-cinq opérateurs mobiles dans le monde.