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Les ateliers Toyota sont équipés d'un testeur et d'un portable Wi-Fi. Les mécaniciens disposent ainsi de la documentation technique en temps réel.
Après avoir envahi les voitures, l'informatique débarque désormais dans les ateliers de réparation automobile. Un domaine où Toyota France joue les pionniers. Le constructeur finalise en effet le déploiement d'un système d'accès
électronique aux documents techniques automobiles chez ses concessionnaires (actuellement 200 sur un total de 240).Sur ces sites, les mécaniciens se déplacent désormais dans l'atelier en poussant une console mobile où sont installés un testeur (outil de diagnostic des pannes automobiles), et un portable Wi-Fi, reliés entre eux par une liaison USB.
Une fois le testeur branché sur le véhicule, le mécanicien obtient immédiatement un relevé des défaillances et peut, s'il le désire, se connecter en temps réel à l'intranet européen du constructeur ?" basé à Bruxelles ?" pour visualiser
les plans techniques des pièces mécaniques à réparer ou à changer. Une nouvelle façon de travailler qui permet de jeter au pilon les anciennes documentations papier, dont la mise à jour était un problème récurrent.' La validation de ce projet a eu lieu au début de cette année. Nous avons alors créé un comité de pilotage de cinq personnes qui s'est mis en relation avec le groupement des concessionnaires pour évaluer les
besoins du terrain ', explique Alain Staricky, DSI de Toyota France. La difficulté n'était pas de définir le matériel nécessaire, mais, plutôt, de mettre à niveau l'infrastructure informatique de chaque concessionnaire afin
qu'il puisse accueillir la solution retenue.Chaque site a reçu un questionnaire, sur lequel il devait indiquer s'il disposait déjà d'adresses IP fixes (deux étaient requises), d'une DNS et d'une passerelle. Il devait également renvoyer un plan de l'atelier afin d'étudier la
mise en place d'une couverture Wi-Fi. Après analyse des réponses, le constructeur a retenu une solution dont le coût n'excède pas 5 000 euros par site.
Des portables adaptés aux environnements hostiles
Afin de se connecter au siège français et effectuer diverses opérations commerciales ou financières, les concessions étaient, en général, déjà équipées d'accès ADSL ou, pour les sites non desservis par cette technologie, de liaisons
louées à 64 ou 128 Ko/s. Les accès s'effectuent par le biais d'un intranet, via Transpac (Equant VPN), avec Internet Explorer, Lotus Notes ou des mécanismes FTP.Dans le choix de la solution de mobilité, la sécurité a été un critère primordial. Le comité de pilotage a donc retenu un ordinateur portable adapté aux environnements hostiles, un écran 15,4 pouces (de type wide), avec clavier
et souris indépendants. Un portable durci proposé par le siège européen a été écarté pour cause d'écran trop petit (12 pouces) et de prix trop élevé.' Suite à l'appel d'offres, nous avons retenu la proposition de Toshiba, qui incluait la borne Wi-Fi 802.11b/g maison baptisée Meeting Spot. Sécurisée par un coupe-feu, elle autorise une gestion de comptes
utilisateurs temporaires et permanents avec un mode d'accès par mot de passe et login ', précise Alain Staricky.Le portable, un Toshiba Tecra A4 (Pentium M730, 512 Mo de RAM, disque 40 Go, Wi-Fi 802.11g) est équipé, pour sa part, d'une protection du clavier contre les éclaboussures et d'un absorbeur de chocs pour le disque dur.
Ce PC intègre trois antennes Wi-Fi (placées aux deux coins et au centre de l'écran du portable), au lieu d'une, afin, selon Toshiba, de multiplier par 2,5 la zone de connexion.L'ensemble du dispositif est positionné dans une console mobile ?" ou servante ?" équipée d'un couvercle de protection. Pour le mécanicien, la procédure est aisée. Une fois le diagnostic obtenu et affiché sur le
portable, il n'a plus qu'à s'identifier pour lancer une requête de connexion à l'intranet pour récupérer les schémas techniques adéquats. Ces derniers sont fournis au format PDF avec index détaillé pour les anciens modèles de voitures. Ils
deviennent dynamiques pour les nouveaux véhicules avec accès par modèle ou par organe.
Exploiter les informations au niveau européen
Pour Alain Staricky, les délais ont été tenus, et le bilan très positif. ' Nous avions un interlocuteur unique chez Toshiba, avec lequel nous tenions une réunion hebdomadaire afin de valider les plannings de
déploiement et de suivre le déroulement des opérations ', explique-t-il.Même constat chez le concessionnaire Toyota Laville installé à Toulouse, Mautauban et Cahors : ' Le déploiement sur nos sites a été bien mené, y compris la formation, et nos mécaniciens ont parfaitement
intégré ce nouvel outil. Nous n'en faisons pas encore un usage intensif, mais avec les nouveaux modèles de voiture comme l'Aygo, nous allons passer progressivement d'un usage mixte papier-électronique au tout-électronique ',
déclare Franck Bournet, directeur après-vente.Les gains sont réels, depuis l'accessibilité en temps réel jusqu'à la mise à jour des documentations, sans omettre les échanges techniques avec le siège français pour les pannes difficiles. Et des évolutions sont déjà prévues.
' À court terme, les testeurs seront mis à jour par l'intermédiaire du PC et, à plus long terme, les informations seront centralisées et exploitées au niveau européen ', poursuit Alain Staricky.
Financièrement les concessions s'y retrouvent.Certes, l'investissement de fonds est de 5 000 euros, mais, auparavant, les documentations étaient renouvelées chaque année, ce qui coûtait 3 500 euros. ' Le coût annuel tombe à
2 500 euros ', précise Alain Staricky, dont la priorité est désormais d'équiper les derniers concessionnaires qui ne sont pas encore pourvus de cette solution de mobilité.