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En valorisant les compétences accumulées sur le terrain, la validation des acquis de l'expérience comble l'écart entre formation initiale et responsabilités exercées. Une voie réservée aux plus motivés.
Je vaux un diplôme que je n'ai pas. Ce leitmotiv pousse certains professionnels à se lancer dans la validation des acquis de leur expérience. Dans la pratique, cinq ans après sa mise en place, la VAE peine à séduire les candidats. Et
ce relatif désintérêt n'épargne pas les informaticiens. Le dispositif offre aux personnes justifiant d'au moins trois ans d'exercice professionnel l'occasion de décrocher un diplôme sans participer à la formation qui y prépare. Au Conservatoire
national des arts et métiers, par exemple, 81 des 400 demandes de VAE effectuées l'an dernier concernaient des diplômes d'informatique (analyste-programmeur, chef de projet, concepteur-architecte, etc.). Le Cnam propose aussi son diplôme d'ingénieur
en VAE. D'un établissement à l'autre, le nombre de dossiers examinés varie fortement. Mais, d'une manière générale, les master, les licences, et les DUT attirent le plus de candidatures.
Un travail d'introspection long et difficile
Dans le secteur high-tech, où le turnover reste important, la VAE représente un moyen judicieux d'accélérer ses possibilités d'évolution, au sein de l'entreprise comme en dehors. Plusieurs cas de figure se présentent Premier
exemple : le salarié a appris l'informatique sur le tas ; et, quelques années plus tard, fort d'une solide pratique dans ce domaine, il veut pouvoir attester de ses compétences pour mieux se positionner sur le marché de l'emploi. Deuxième
exemple : un bac + 2 en poche, un informaticien débute sa carrière comme technicien supérieur, puis évolue au sein de la DSI. Dès lors, il souhaite décrocher un diplôme d'ingénieur, qui reflète plus justement son niveau de compétences.Le choix de la VAE intervient souvent au moment où le salarié ressent un besoin de changement. Il est aussi parfois guidé par une soif de reconnaissance sociale. Ainsi un informaticien qui se retrouve à gérer une équipe projet, avec
des collaborateurs plus jeunes et plus qualifiés, obtient-il par ce biais une légitimité nouvelle auprès de son entourage. Quel que soit le scénario, la VAE requiert un investissement personnel lourd. En charge de travail, bien sûr, mais pas
seulement. Ce travail d'introspection n'a rien d'évident. On prend rarement le temps de prendre du recul et de s'interroger sur ses acquis professionnels.
La VAE : un diplôme comme les autres
Les demandes de VAE émanent principalement des individus. Les intéressés sont libres d'en informer ou non leur employeur. Et la loi n'oblige pas à préciser dans son CV qu'un diplôme a été obtenu par la VAE. ' Ce
n'est pas l'esprit de cette démarche. Les diplômes décrochés dans le cadre de la validation des acquis de l'expérience répondent aux mêmes exigences de qualité que les autres ', explique Marie-Odile Paulet, chef du service
compétences et validation au Cnam. Peu d'entreprises incluent aujourd'hui la VAE dans leur politique de ressources humaines. Toutefois, certaines en usent pour motiver leurs troupes. Et il arrive qu'un patron soutienne l'initiative d'un salarié pour
lui confier de nouvelles responsabilités.s.chicaud@01informatique.presse.fr
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