Très haut débit : l'offensive d'Orange auprès des collectivités

L'opérateur décroche la délégation de service public pour le fibrage de l'agglomération de Laval. Il est également impliqué dans la commercialisation d'un réseau existant dans la Somme.
Orange-France Télécom a remporté coup sur coup deux contrats de délégation de service public (DSP) dans les infrastructures très haut débit, respectivement auprès du département de la Somme et de l’agglomération de Laval (Mayenne). Parce qu’elles sont de nature très différente, ces deux affaires illustrent le regain d’agressivité d’Orange en région.
Jusqu’à présent, les collectivités utilisaient ces contrats de DSP, que la loi a autorisés en 2004, pour faire déployer par le délégataire retenu des infrastructures alternatives à France Télécom. Le délégataire se voit alors confier par la collectivité locale l’investissement dans les infrastructures haut débit avec, pour contrainte, d’ouvrir son réseau aux opérateurs tiers qui proposent des services.

A Laval, 20 millions d'euros à investir
Avec l’agglomération de Laval, le contrat de DSP a été signé pour une durée, plutôt longue, de vingt-cinq ans. L’opérateur s’est engagé à desservir 100 % des foyers et des entreprises en fibre optique jusqu’à l’abonné, d'ici sept ans, soit 20 communes et 100 000 habitants, et plus de 200 km de fibre à déployer. L’opérateur va investir près de 20 millions d’euros aux côtés de Laval Agglomération, qui, de son côté, donnera 9,8 millions d’euros. En contrepartie, Orange devra ouvrir son infrastructure aux autres opérateurs de service souhaitant vendre leurs offres aux abonnés.
Régisseur intéressé dans la Somme
Dans la Somme, un contrat de quatre ans a été signé fin 2010 avec France Télécom sous forme d’une régie intéressée sur un réseau départemental déjà existant. Un mode contractuel peu usité par lequel l’opérateur s’engage sur l’exploitation et la commercialisation avec, pour objectif, d’en accélérer le développement. Son chiffre d’affaires devra être en progression de 30% sur la durée de la délégation, l’opérateur s’engageant à faciliter l’accès aux opérateurs ciblant une clientèle professionnelle. Un mécanisme de bonus/malus est même prévu sur la partie variable de la rémunération de l’opérateur, ce qui n'est pas chose courante pour Orange, ni même pour les autres opérateurs, lorsqu'ils interviennent en région.
-
Frédéric Bergé
Bonjour,
France Télécom-Orange est chargé d'exploiter techniquement et de commercialiser ce réseau auprès des opérateurs de détail, aussi bien du monde de l'entreprise que du grand public.
Il se trouve que ce contrat a prévu une clause spécifique d'intéressement pour la clientèle professionnelle. Pour la clientèle grand public, les opérateurs de détail (SFR, Free, Bouygues Telecom et consorts) pourront s'appuyer sur l'infrastructure exploitée techniquement par Orange pour commercialiser leurs offres, comme dans le cadre d'une DSP.
Frédéric Bergé
01informatique -
obinou
Ce que je ne comprends pas , c'est que si le projet de Laval est conforme a la décision ARCEP n° 2010-1312 (Déploiement Fibre en Zone Peu Dense), le projet de la Somme, lui, ne l'est pas.
En effet, la mutualisation du réseau est *obligatoire*, c'est à dire que France Télécom est, selon la 2010-1312, obligé de prévoir une offre pour que les clients puissent choisir leur prestataire de service.
Or, tel que l'article est présenté, ce sera le cas... uniquement pour les société ! (Et encore, France Télécom sera l'unique maître d'oeuvre technique - En cas de litige avec lui, ca risque d'être problématique).
En revanche, pour les particuliers qui voudront la fibre, ce sera Orange ou rien pendant 4 ans ?
Si l'on reconnais bien là les méthodes de France Télécom, cela reste contraire aux décisions de l'ARCEP.
Votre opinion