Les imprimantes laser couleur A4 et A3 à gros volumes conviennent aux travaux graphiques ou bureautiques, auxquels on souhaite associer qualité et rapidité. Parmi celles-ci, nous avons choisi de tester des modèles de 24 à 32 ppm (pages par minute) en format A4, dotés d'une interface Gigabit Ethernet et d'options pour l'impression sécurisée. Nous avons sollicité quatre constructeurs – HP, Konica Minolta, Lexmark et Ricoh – qui ont tous décidé de participer. HP a trop tardé à nous faire parvenir une interface Gigabit Ethernet pour son imprimante, et nous avons donc été obligés de l'exclure. Les machines des trois autres concurrents ont été évaluées selon les quatre critères suivants : autonomie et coût d'impression, rapidité et qualité d'impression, administration, sécurité et environnement.La vitesse d'impression a été jugée sur la base de cinq tests, avec des variations de formats (A4 ou A3), de documents, de résolutions graphiques et de modes (couleur ou monochrome). Pour l'ensemble de ces tests, la notation s'est appuyée sur la vitesse apparente, telle qu'elle est perçue par l'utilisateur. Elle repose sur le chronométrage du délai total entre le lancement de l'impression depuis le PC et la sortie du dernier document imprimé. Le temps de préparation du travail d'impression est donc pris en compte dans le résultat global.Le premier test, le plus favorable aux imprimantes puisqu'il concerne un document monochrome de cent pages édité en qualité standard, montre que la vitesse constatée approche la vitesse nominale annoncée par les constructeurs : 30,55 ppm pour 36 chez Lexmark, 29,56 ppm pour 32 chez Ricoh, et 24,1 ppm pour 25 ppm chez Konica Minolta. Si l'on fait abstraction du délai nécessaire à la première page imprimée – ce qui est encore plus favorable –, les vitesses constatées sur les 99 pages suivantes dépassent les vitesses nominales chez Ricoh et Konica Minolta.Les deux tests pratiqués sur le même document composite de dix pages A4 en couleur – en résolution standard puis en résolution optimale – sont plus discriminants. L'imprimante de Konica Minolta maintient ses performances lorsqu'on augmente les réglages de qualité dans les pilotes : elle affiche 12,5 ppm dans le premier cas et 12,7 ppm dans le second, toujours en vitesse apparente. La raison est que ce modèle imprime toujours en 600 × 600 ppp (points par pouce), quel que soit le réglage de qualité sélectionné, là où ses deux concurrents augmentent la résolution pour passer en 1 200 × 1 200 ppp.Comme Konica Minolta, Lexmark fonctionne à la même vitesse aux deux niveaux de résolution, standard et optimal : sa machine affiche 7,87 ppm pour l'impression en qualité standard, et 7,85 ppm en qualité optimale.
Ricoh en retrait pour la vitesse apparente
A contrario, Ricoh voit la vitesse apparente de sa machine chuter de 10 ppm en qualité standard à 5,5 ppm en qualité optimale. La cause en revient au délai d'attente avant l'impression de la première feuille, qui passe de 27 s dans le premier cas à 78 s dans le second. Les vitesses mesurées une fois la première page imprimée lui sont plus favorables, avec 18 ppm en qualité standard et 17 ppm en qualité optimale.Le test effectué sur un document de cinq pages A3 en couleur, en mode standard puis en mode optimal, confirme les conclusions précédentes. L'imprimante de Ricoh reste en retrait en réglage optimal, du fait d'un long délai d'attente avant l'impression de la première page, avec 3,36 ppm en vitesse apparente et 11,46 ppm en vitesse mesurée une fois la première page imprimée. Les deux autres imprimantes font nettement mieux en qualité optimale. Lexmark affiche 10 ppm et monte à 23,47 ppm après la première page imprimée. Konica Minolta imprime à 8,9 ppm dans le premier cas et à 16,77 ppm dans le second.Un test complémentaire a consisté à évaluer le délai de réveil des produits placés en mode veille, ce qui inclut le délai nécessaire à leur préchauffage. Les trois ont affiché des temps de réveil inférieurs à 2 min. Ricoh s'avère légèrement plus rapide avec 108 s, contre 114 s et 113 s respectivement pour Lexmark et Konica Minolta.Les quatre tests de qualité d'impression n'ont guère départagé les concurrents. Pour l'édition en qualité standard d'un document A4 composite couleur de 10 pages, le jury n'a décelé à l'œil nu que des différences minimes. Ricoh est premier devant Lexmark, suivi de très près par Konica Minolta. Les notes attribuées au premier et au dernier diffèrent de 0,21. Les conclusions tirées suite à l'impression de ce même document en qualité optimale sont similaires. Ricoh est premier devant Lexmark, immédiatement suivi de Konica Minolta. Les notes entre le premier et le dernier ne varient que de 0,31. Les ingénieurs de notre laboratoire en concluent que la résolution n'est pas seule en cause dans la qualité d'impression perçue. D'autres facteurs interviennent, comme le niveau élevé d'encrage – observé sur l'imprimante de Lexmark – qui tend à noyer des détails.
Même coût de la page couleur pour les trois constructeurs
Les résultats de l'impression en qualité optimale de deux autres types de documents A3 couleur ont été un peu plus discriminants. L'impression d'une grille de résultats sous Excel donne un avantage à Ricoh et Lexmark. L'édition d'un plan en fichier PDF a révélé une petite faiblesse de l'imprimante de Lexmark lorsqu'on imprime en couleur sur couleur (en texte orange sur fond vert), alors qu'elle est supérieure à ses concurrentes en blanc sur fond coloré (bleu ou noir).Des tests d'autonomie ont été conduits en résolution optimale sur des impressions noir et blanc puis couleur de 1 000 pages pour une couverture (remplissage de la page) de 20 ou 5 % environ pour chaque couleur (combinaison de cyan, jaune, magenta et noir). Le matériel de Lexmark a montré l'autonomie la plus étendue pour les impressions couleur avec ses trois cartouches à haute capacité (cyan, magenta et jaune). Inversement, l'autonomie de celui de Ricoh a été la plus faible. En noir et blanc, l'autonomie de la cartouche de noir est la plus importante pour l'imprimante de Ricoh, avec 31 365 pages contre 24 923 pages pour celle de Konica Minolta et 20 167 pages pour celle de Lexmark.Selon les calculs effectués (en conjuguant l'autonomie et les prix des cartouches), les coûts pour la page couleur sont homogènes entre les trois candidats et favorisent très légèrement Lexmark. Le coût à la page estimé pour le noir et blanc est, quant à lui, largement favorable à Ricoh, dont le modèle cumule forte autonomie et faible coût de la cartouche noir.Contrairement aux produits de Lexmark et Konica Minolta, alimentés en toner (poudre) par des cartouches qui sont de véritables consommables sous forme de produits manufacturés, l'Aficio de Ricoh est approvisionnée par de basiques conteneurs en plastique. Dans les trois cas, la capacité des recharges de toner noir est supérieure à celle des cartouches de toner couleur. Des tests de consommation électrique, effectués en impression continue durant 2 min, ont distingué l'imprimante de Konica Minolta qui, avec 315 wh obtient le niveau le plus faible. À l'autre extrémité, celle de Lexmark affiche une consommation de 615 wh.En matière d'administration, l'écran de deux lignes (en texte uniquement) de l'équipement de Ricoh souffre de la comparaison avec les écrans graphiques proposés par Lexmark et Konica Minolta. En conséquence, la modification de l'adresse IP et la localisation d'une panne éventuelle s'avèrent plus laborieuses chez ce constructeur que chez ses concurrents. L'ergonomie de l'interface Web intégrée est, en revanche, assez similaire d'une imprimante à l'autre. Concernant les logiciels d'administration dédiés, MarkVision Pro, de Lexmark, dispose des fonctions les plus étendues. C'est le seul qui permette de créer une configuration type (réglages, droits, etc.), exportable vers l'ensemble d'un parc d'imprimantes, et d'effectuer une mise à jour centralisée des firmwares.L'imprimante de Konica Minolta arrive dernière sur ce critère, à cause notamment du manque d'ergonomie de son logiciel PageScope NetCare, qui se rapproche plus d'un logiciel de supervision que d'administration. Seul Lexmark propose gratuitement un module de gestion statistique centralisée des consommations. La machine de Ricoh se distingue en disposant, en standard, de bacs distincts pour les formats A4 et A3.
L'administration la plus pointue chez Lexmark
La granularité des droits d'administration est élevée chez Lexmark, qui autorise la création de profils d'administration ou de reporting. Elle est moyenne chez Ricoh, qui propose trois niveaux de droits, tandis que chez Konica Minolta, on peut juste protéger par mot de passe l'accès aux fonctions d'administration.Concernant la sécurisation et l'environnement, l'imprimante de Konica Minolta s'est avérée légèrement moins bruyante que ses concurrentes en impression continue. Les trois appareils gèrent l'authentification de chaque utilisateur par un code PIN. Le modèle de Lexmark est celui qui permet de cumuler le chiffrement des données sur disque dur ainsi que le chiffrement des données d'impression circulant sur le réseau. Ce dernier point exige toutefois, pour Lexmark, l'emploi du client logiciel IPSec de Windows, peu aisé à utiliser.
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