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En cas de coupure, les onduleurs maintiennent l'alimentation des serveurs et laissent le temps de les arrêter proprement. Toutefois, les tests révèlent des performances électriques disparates.
Les onduleurs remplissent une double fonction. Ils protègent les équipements informatiques contre les variations de la qualité du courant qui risqueraient de les endommager (par exemple les pics de tension), contribuant ainsi à leur pérennité. Par ailleurs, en cas de coupure de secteur, ils sont en mesure de continuer à alimenter ces équipements durant quelques minutes, évitant ainsi les interruptions de service. Lorsque la coupure se prolonge, ils déclenchent l'arrêt des serveurs selon des procédures normales, qui éviteront au démarrage suivant des états non cohérents. Les onduleurs constituent donc un élément-clé de l'amélioration de la disponibilité de l'informatique d'entreprise.Dans le même temps, les équipements pour mise en armoire informatique se multiplient dans toutes les entreprises, y compris les plus petites. Les onduleurs ont donc suivi le mouvement, en adoptant un format 19 pouces standard. Des différentes technologies d'onduleurs, hors ligne, ligne interactive et en ligne, cette dernière est la plus appréciée en amont des serveurs, et aussi la plus coûteuse, puisqu'elle assure un filtrage permanent du courant transmis aux équipements à protéger.Les trois onduleurs participant à ce banc d'essai sont de type en ligne : le Pulsar M 3000 RT2U de MGE UPS, le Powerware 9125 RM 3 000 VA d'Eaton et le Dialog Plus Rack 300 de Riello UPS. Ils ont été livrés avec un étage de batteries supplémentaires pour atteindre l'autonomie demandée de quinze minutes au lieu de cinq minutes environ sans ces batteries.
Une bonne autonomie
A l'issue de nos tests, nous constatons que le modèle Powerware d'Eaton se démarque par l'homogénéité de ses fonctions. Pour sa part, l'onduleur de MGE UPS est performant mais pèche par ses fonctions d'administration. Enfin, celui de Riello UPS souffre d'une conception un peu ancienne, même si le matériel fonctionne correctement. En effet, ce dernier a fourni deux modèles d'onduleurs, l'un quasi conforme à notre périmètre, mais ancien, l'autre plus récent mais trop puissant (3 300 VA). Nous avons retenu le premier modèle, ce qui a nui aux résultats de Riello UPS. De fait, son onduleur a été livré sans sonde thermique, ni prises de sortie programmables devenues courantes.Tous les équipements répondent à nos exigences minimales : l'autonomie fixée à quinze minutes est atteinte, et même dépassée. Le courant fourni aux équipements informatiques raccordés est de bonne qualité. Et lorsqu'une coupure d'alimentation survient, l'onduleur communique efficacement avec l'agent logiciel installé sur le serveur informatique, produisant un arrêt programmé et convenable de la machine.Afin de discriminer les onduleurs, notre laboratoire a établi des tests plus poussés, en matière de puissance, de performances et d'administration. Concernant la puissance, les trois onduleurs affichent 3 000 VA, ce qui s'avère être la puissance apparente liée au dimensionnement des onduleurs : nombre de prises, ampères, voltage, etc. Pourtant, la puissance pratique annoncée en watts diffère. Elle s'établit à 2 400 watts chez MGE UPS avec extension de batteries, contre 2 100 watts pour les deux concurrents. Nous avons pu mesurer que la puissance pratique réelle est inférieure aux chiffres annoncés. Elle est limitée à 2 145 watts chez MGE UPS, et à environ 2 050 watts pour ses deux concurrents.Les performances diffèrent aussi d'un onduleur à l'autre. Ainsi, le modèle de MGE UPS, qui est le plus puissant, affiche le rendement le moins élevé. Ce qui signifie qu'il restitue moins de puissance de sortie que ses concurrents, à égalité de puissance totale consommée. Pour sa part, l'onduleur de Riello obtient le meilleur rendement. Concernant la déformation du signal, la distorsion harmonique en amont de l'onduleur permet de mesurer la perturbation que crée l'onduleur sur son propre réseau électrique. Le modèle d'Eaton obtient des taux de distorsion harmonique très faibles en amont et en aval, ce qui signifie qu'il pollue faiblement le réseau électrique.En revanche, ce dernier bascule sur batteries dès que la tension atteint le seuil de 155 volts, contre 100 volts environ pour ses concurrents. Cela signifie que les batteries risquent d'être sollicitées plus souvent, ce qui impactera leur durée de vie.En matière d'administration, les résultats sont disparates. Les interfaces d'administration Web claires et plutôt complètes, sont convaincantes, hormis chez Riello UPS qui a réduit la sienne à un outil de surveillance sans réelles possibilités de configuration. De plus, tous les onduleurs permettent l'administration par des interfaces série et USB, mais ils nécessitent des cartes SNMP optionnelles pour effectuer ce travail via le réseau local.
Les mésaventures d'APC
Ce banc d'essai devait compter initialement le constructeur APC, numéro un mondial des onduleurs de faible puissance. Bien que racheté par MGE, sa ligne de produits poursuit sa vie commerciale. APC nous a livré le modèle Smart-UPS XLM 3000 VA. Lorsqu'il est connecté sur le secteur, l'équipement fonctionne correctement et délivre un courant nominal à la fréquence de 50 Hz. Mais dès qu'il bascule sur ses batteries, en situation de charge réelle, sa fréquence de fonctionnement s'établit à 60 Hz. Ce comportement anormal risque de nuire aux alimentations des équipements qu'il est justement censé protéger.Informé, le constructeur nous a fourni un nouveau bloc de puissance. Le problème a persisté, ce qui a rendu nos tests impossibles. APC s'est excusé, puis a expliqué avoir livré, par mégarde et à deux reprises, des modèles défectueux et destinés à un retour usine pour modification. Considérant ces explications comme recevables, de la part d'un fournisseur dont nous avons souvent évalué les matériels, nous avons décidé d'écarter ce modèle de notre banc d'essai. Tirer des enseignements de produits défectueux ne présentant que peu d'intérêt.
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